Jeudi 05 Decembre

La ministre de la Transition écologique « s’oppose » au thermique et lance une révision accélérée de la PPE

La ministre de la Transition écologique « s’oppose » au thermique et lance une révision accélérée de la PPE

Dans un communiqué daté d’aujourd’hui, samedi 17 octobre, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a annoncé « le remplacement du projet de centrale électrique au fioul à Larivot par une centrale alimentée à 100% en biomasse liquide. »

Lire le communiqué dans son intégralité :

La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, annonce, après en avoir échangé avec le président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, le remplacement du projet d’installation d’une centrale fonctionnant au fioul léger à Larivot, par une centrale alimentée à 100% en biomasse liquide. En effet, afin de garantir la sécurité d’approvisionnement en électricité de la Guyane dans un contexte de croissance de la demande, il était envisagé jusqu’alors de remplacer la centrale au fioul lourd de Degrad-des-Cannes, vétuste et qui sera arrêtée en 2023, par une centrale à fioul. Au regard de l’impact écologique d’un tel projet, la ministre a demandé de le réorienter et de retenir la biomasse liquide comme unique source d’énergie de la nouvelle centrale.

En matière d’électricité, la Guyane fait face aujourd’hui à plusieurs enjeux qui nécessitent de nouvelles sources de production à court terme :

  • Garantir la sécurité d’approvisionnement en électricité dans un contexte de forte croissance démographique.
  • Anticiper l’arrêt de la centrale au fioul lourd de Degrad-des-Cannes en 2023.
  • S’inscrire dans la trajectoire de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et de la stratégie outre-mer 5.0 vers une production d’énergie décarbonée.

Le projet initial prévoyait une centrale fonctionnant au fioul léger, avec une mise en service prévue début 2024. Barbara Pompili a considéré que cette proposition n’était plus adaptée au regard des objectifs de transition écologique du pays et a demandé à ce que la nouvelle centrale fonctionne aux biocarburants dès sa mise en service.

Barbara Pompili s’assurera que les biocarburants utilisés respectent les critères de durabilité et soient conformes aux directives européennes. En particulier, ils ne devront pas provenir de matières premières présentant un risque élevé d’induire des changements dans l’affectation des sols. L’utilisation d’huile de palme et de soja sera notamment exclue.

Cette réorientation du projet permettra de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre puisqu’elles seront au moins 3 fois inférieures au projet initial et 4 fois inférieures à celles de l’actuelle centrale de Degrad-des-Cannes. Ce projet réduira également fortement les émissions d’oxydes d’azote (-64%) et d’oxydes de soufre (-99,6%).

Ce nouveau projet permettra par ailleurs de supprimer les installations de production d’énergies fossiles polluantes installées aujourd’hui à Cayenne, qu’il s’agisse de la centrale de Degrad-Des-Cannes ou des turbines à combustion et groupes diesel temporaires. 

Afin d’être dimensionnée au strict nécessaire, la puissance de la centrale sera adaptée en fonction du développement des projets d’électricité renouvelable et de l’équilibre offre-demande, comme le prévoira l’arrêté préfectoral d’autorisation environnementale.

Ainsi, pour accélérer le développement des énergies renouvelables et lever les freins à leur implantation, en particulier concernant l’énergie photovoltaïque, Barbara Pompili a convenu avec Rodolphe Alexandre de la révision simplifiée de la PPE de Guyane, qui pourrait être adoptée par la Collectivité Territoriale de Guyane fin 2020. Cette démarche s’inscrit dans la préparation d’une révision plus approfondie qui sera enclenchée à brève échéance dans le cadre d’une concertation permettant de développer, en Guyane, les énergies renouvelables et d’y implanter les meilleures technologiques disponibles telles que le stockage de l’énergie.

« Dans un contexte de forte croissance des besoins en approvisionnement en électricité en Guyane et dans la perspective de la fermeture de la centrale au fioul lourd de Degrad-des-Cannes, il était indispensable de trouver sans attendre une solution pérenne et de construire une autre centrale. J’ai considéré qu’il était en revanche hors de question de miser sur le fioul, qui est une énergie polluante et fortement émettrice de CO2. J’ai donc décidé, avec Rodolphe Alexandre, de réorienter le projet de centrale prévu jusqu’ici pour retenir une option d’alimentation à 100% fondée sur de la biomasse liquide. Ce choix permet de réduire drastiquement l’impact environnemental de cette nouvelle centrale. Nous veillerons par ailleurs à une utilisation de la centrale correspondant au strict nécessaire et capable de s’adapter au déploiement des énergies renouvelables en Guyane, que nous soutiendrons fortement» a déclaré Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique.

 

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21 commentaires

  • bilo

    « Dans un contexte de forte croissance des besoins en électricité… » Ce qui reste à démontrer et pour cela il faudrait que EDF SEI mette à disposition du public les données de production et de consommation comme l’y oblige la loi. EDF est sur ce sujet hors la loi et on les comprend : la consommation stagne quasiment depuis quelques années et par conséquent rend caduque leur principal Argument !!!!
    Cette stagnation pourrait également démontrer que des actions fortes et massives en matière de sobriété énergétique pourrrait même réduire les besoins. (Et donc le chiffre d’affaires de EDF?).

    « Barbara Pompili s’assurera que les biocarburants utilisés respectent les critères de durabilité et soient conformes aux directives européennes. En particulier, ils ne devront pas provenir de matières premières présentant un risque élevé d’induire des changements dans l’affectation des sols. L’utilisation d’huile de palme et de soja sera notamment exclue. »
    Ok mais ou en est donc la filière qui devra s’assurer cet approvisionnement vertueux? EDF avoue eux même ne pas être prêt . Le GVT doit déjà réformer la filière aéronautique pour faire voler ses engins avec des agrocarburants. Quel impact sur les coûts de certains produits alimentaire qui vont entrer en concurrence avec ces nouveaux besoins. Dans les années »es 90 dèja la demande très forte sur le maïs avait générer des hausses de prix qui ont provoqués des émeutes au Mexique dont c’est l’aliment de base: https://www.courrierinternational.com/article/2007/02/01/la-tortilla-victime-du-boom-de-l-ethanol
    Sauf que Mme ne sera plus là pour tenir ses engagements dont son successeur pourra aisément s’affranchir.

    Il est clair à présent que le mal aise est total au sein du GVT sur ce sujet et que seule la pression locale à permis de maintenir à flots l’idée du thermique en Guyane.

  • bilo

    Bien que je sois pas contre l’idée, j’aimerais savoir en quoi un changement de statut pourrait nous affranchir de choix douteux et améliorer la vision politique à long terme d’un gouvernement local .

  • bilo

    Bien que je ne sois pas contre l’idée, j’aimerais savoir en quoi un changement de statut pourrait nous affranchir de choix douteux et améliorer la vision politique à long terme d’un «gouvernement local » . Et qui en Guyane est porteur d’un projet responsable qui prenne en compte les changements majeur en cours pour immédiatement entamer une politique visant à améliorer la résilience du territoire? Je ne vois pas grand monde à cet horizon…

  • Pagainnom

    Utiliser des biocarburants, c’est pas mieux.
    Comment vont ils être obtenus ?
    En défrichant la forêt primaire ? Et en faisant des plantations intensives…

  • benoit

    De la biomasse liquide ????🤔🤔
    Mouais…
    Sachant que les 7 unites thermiques fonctionnent de la meme façon avec fioul ou de la biomasse….

    Et que par la force des choses la biomasse liquide va avoir bien des problemes pour venir jusqu au Larivot, in fine le fioul retrouvera sa place initiale…😉

  • 3B

    Il me semble que toute construction nouvelle devrait ,lors du permis de construire, être obligé d’être autonome. Electricité photovoltaïque, Alimentation en eau par le sol …etc.
    Et les super marché qui pourraent avoir même des parkings couverts pour leur clientèle.
    Un docteur en énergie renouvelable , chercheur et spécialiste du bois est venu donner une semaine de cours à l’université de Cayenne et a passé 6 mois en Guyane où il s’est intéressé à la filière bois ,puis à la filière pêche , à la biomasse et enfin a pris contact pour plus d’info à la DEAL. Personne n’a su le retenir.
    En ce qui concerne l’énergie photovoltaïque, il y a appris, peu être à vérifier, qu’1 KW coute à EDF 41 centimes à la centrale et que lors l’EDF rachète à 11 centimes l’électricité solaire.
    Chercher l’erreur ,sachant que du coup l’installation photovoltaïque il faut 25 ans pour rentabiliser et n’est rentable que pour EDF. On a facilement remplacé le sucre de cannes et pas que pour le ptit punch.

  • Bello973

    Ben si c’est évident. En imposant par le biais du changement de statut un système qui établirait sans équivoque que ce genre de choix de société, émanent de la décision et du pouvoir des seuls élus locaux, que seule une mobilisation/confrontation politique et citoyenne locale pourrait dés lors contrecarer… Et bien localement, au lieu d’aller se dorer la pillule au soleil… en penssant que « bah de toute façon c’est la faute aux élus locaux et au gouvernement, nous on n’y peut rien », ceux qui ne sont pas d’accord, iraient alors sans doute plus promptement voter ou manifester pour faire obstacle. Plus de pouvoir local = Plus de confrontation politique locale, en théorie. Mais dans un tel contexte politisé, le « risque » ce serait alors que nolens volens, afin de palier à la confrontation et la contestation, les élus ayant le pouvoir de décider n’en viennent alors à soumettre effectivement ces choix au vote de leurs concitoyens locaux. Un forme de « dérive démocratique » en somme… Or beaucoup ne sont pas prêts pour cela…

  • GZ

    « seule une mobilisation/confrontation politique et citoyenne locale pourrait dés lors contrecarrer… »
    Je vous fait observer qu’actuellement RIEN ne peut contrecarrer – ni même infléchir – les décisions essentiellement venant d’ailleurs…

    « Plus de pouvoir local = Plus de confrontation politique locale »
    C’est le but… Et pour que la confrontation locale soit intelligible et civilisée et sensée et utile, yaka juste pazoublié le volet n° 2 .. Rien n’oblige de demeurer une narco-bananeraie.

    « choix au vote de leurs concitoyens locaux »
    Yaka ritouné à la démocratie et la crainte du vote stupide s’allégera…

    nolens volens reste la principe universel que toute loi/règle/décision/norme doit être prise/concocté au plus près des concernés… C’est universel, rien n’y échappe. La subsidiarité ne se négocie pas, seulement se fait violenter, ce qui se paye tjs…

  • le Jaguar

    La mobilisation citoyenne contre le projet de montagne d’or a quand même largement contribué à provoquer l’abandon du projet.

  • Demeurent les problèmes :
    de l’emplacement dans l’arrière-mangrove inondable,
    de la surface en panneaux photovoltaïque sur le marais,
    des suppressions d’emploi par rapport à Dégrad des Cannes,
    de l’oléoduc,
    de la dépendance à l’importation de l’huile de colza,
    du surdimensionnement à120 MW,
    du coût démesuré (500 Millions d’€),
    des rejets,
    du manque de démocratie,
    etc…

  • GZ

    Matou, la mobilisation citoyenne contre le projet de montagne d’or a fait PROVISOIREMENT stopper le projet, sans que l’approche à l’orpaillage et à la destinée du territoire changent quoi que ce soit.
    Vous ne trouvez tout de même pas normal, au XXIème siècle, qu’il y ait besoin de la protesta de la plèbe contre une telle activité ? Pourquoi ce territoire devrait être condamné à cette constante conflictualizasyon importée des rapports sociaux ?

  • Bello973

    Même en changeant de statut, avec un Roro aux manettes et aux pouvoirs accrus, vraiment pas certain d’échaper à la destinée aurifère, pétrolifère, et centrale-au-fioulifère… Quoi d’autre que le militantisme citoyen pour y faire plus ou moins obstacle, même provisoirement, contre la majorité politique et sa logique de développement à tout crin?

  • Est-ce que les taxes de la CTG sur l’huile de colza sont les mêmes que celles sur les hydrocarbures ?

  • GZ

    Bello
    1 Dans une configuration plus saine un Roro ne serait jamais élu, ne pouvant être candidat par défaut de qualification. Parce que l’éligibilité comme toute charge publique devrait être conditionnée à des capacités autres que de savoir crier ou magouiller plus fort que l’autre. Comme à une formation réelle…

    2 la représentation doit être limitée dans le temps, pas comme là, où des Roro traversent la vie dans des fauteuils parce que la politique est devenue un métier grassement payé

    3 la représentation n’est pouvoir que dans de mauvais régimes. La représentation se base sur la confiance et vit sous le contrôle.
    Là où c’est le militantisme citoyen qui doive faire plus ou moins obstacle, là, le fruit est pourri depuis longtemps…

  • Bello973

    Dans notre contexte, ce sont bien les élus actuels qui présideraient éventuellement à l’évolution vers ce régime utopique. S’ils n’en ont pas la compétence initiale, et si seul ce nouveau régime devait être un jour pourvoyeur de compétence, tu mises sur quel genre de deus ex machina, autre que l’irruption de la contestation/pression citoyenne?

  • GZ

    Sur aucun.
    Plus que la compétence initiale ; les élus actuels et à venir n’y ont et n’y auront surtout pas d’intérêt et ce à tous les niveaux. C’est ce qui se reflète si bien dans cette histoire, que qqn a remarqué ici : leur alignement épatant sur ce projet…
    Remarque sinon, les principes de ce « régime utopique » existent par ci par là.

  • Bello973

    Cette année The economist a encore classé, pour la énième fois, la Norvège en tête du classement des démocraties mondiales… Ce régime aux principes sans doute enviables et comptant parmi les plus sains on imagine, puisque de fait la corruption y est considérée comme trés faible… est aussi régulièrement le 3ème ou 4ème exportateur mondial de pétrole (c’est d’ailleurs l’un des fournisseurs de notre centrale thermique actuelle, si polluante, via la sara). Ce qui lui vaut donc aussi d’être considéré comme l’un des plus gros contributeurs à la polution de la planète et à son réchauffement climatique… Comme quoi la probité des élus norvégiens ne les épargnent en rien de l’alignement sur des logiques de fuite en avant industrialo-extractrices foncièrement anti-écologiques. Quel intérrêt ces élus nordiques en principe si désinterressés, trouvent-ils donc dans cette dérive pétrolifère mortifère? Ça laisse songeur…et plutôt pessimiste. Car dés lors, qu’est-ce donc qui nous préserverait, nous autres, du même genre de dérives, quand bien même notre niveau de démocratie venait par bonheur à s’inspirer du leur?

  • GZ

    Vous servez de la marmite sans la louche..
    La gouvernance transparente ne veut pas dire anti-pétrole. Gouvernance transparente veut dire respect des principes dont tout le monde se gargarise mais peu les suivent.
    Chez les Norvégiens ses effets se traduisent (entre autres) par une capacité d’exploiter la ressource qu’ils ont et par une distribution plutôt vertueuse de ses revenus – cf l’Afrique ou le Venezuela…
    Pour te répondre, on peut raisonnablement croire qu’une gouvernance à la scandinave aurait permis la découverte d’un autre emplacement pour cette centrale, au prix que la famille Seban reste avec son bien archi-inconstructible drôlement acquis, mais tellement précieux que de 15 millions d’Euros…
    On peut raisonnablement croire que, dans une gouvernance à la scandinave, toutes ces irrégularités n’auraient pas eu lieux et que les élus rendraient compte de leurs choix et leur dérobade serait inconcevable. Là, Mme PHorth ne pourrait refuser l’explication, déjà parce qu’elle aurait déjà quitté la politique suite à son indu à l’hôpital…
    C’est un autre monde, Bello. Une autre civilisation.

    Une gouvernance à la scandinave naturellement plus efficace dans l’usage des ressources aurait pblement permis le constat que pour moins du double du prix de la centrale (cca 160 %, si 500 millions) la totalité de la Guyane pourrait passer au solaire… avec le démantèlement du réseau à la clé… Ah, c’est vrai, au prix que l’EDF en déconfiture nucléaire perde une niche de pognon…
    Ayiti, va.

  • Bello973

    Ben en fait, les élus locaux n’ont pas vraiment la main sur une relation de pognon entre EDF et un privé, pas plus que sur la rentabilité ou l’intelligence de sa stratégie énergétique… Que le terrrain coûte 15 millions ou dix fois moins, c’est totalement indolore pour les finances locales. A moins que ton changement de régime n’implique une « nationalisation » locale d’EDF qui renverse cela, peu de chance que la gouvernance locale, même beaucoup plus transparente, lave plus blanc que blanc en terme de régularité, sur un sujet qui ne la concerne pas directement financièrement et juridiquement. Dans cette affaire, le principal principe d’intérrêt collectif en jeu localement, imposant la transparence, la compétence et le contrôle des élus locaux, c’est bien celui de la question écologique. Mais là, le hic, c’est justement le peu d’intérrêt que suscite ce sujet au sein de la population locale… Pour le principe du contrôle de la gabegie au détriment des deniers publics et au bénéfice des héritiers parisiens, c’est plutôt du côté de Paris que l’essentiel de la responsabilité politique se situe. Laquelle s’affranchira toujours du niveau de vertu scandinave de notre microcosme polique local.

  • GZ

    Le coût du terrain n’est point indolore, finances locales ou nationales. C’est tjs la gouvernance, l’usage des ressources. L’énergétique dépend, comme tout, de ce que vaut celle-ci… locale ou pas. La place d’une EDF est un détail anecdotique si chgt, tu le comprends bien.

    Cette affaire n’est qu’une parmi d’autres, dans la constante démonstration de l’inefficacité. La question écologique réveille qquns, pourtant, l’environnement est condamné depuis longtemps par des choix qui ne sont d’autres natures que pour les naïfs.

    Pour refaire ta dernière phrase, disons que la politique nationale s’affranchira toujours du niveau de vertu scandinave et le microcosme local n’est que l’obligatoire reflet tropical de cette culture politique.

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