Mardi 19 Mars

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Jean Moomou, docteur en histoire : «Le discours nationaliste et anticolonialiste qui n’a plus de grain à moudre, pratique, par le biais du déboulonnage de statue, le militantisme de spectacle et de l’ignorance»

Jean Moomou, docteur en histoire : «Le discours nationaliste et anticolonialiste qui n’a plus de grain à moudre, pratique, par le biais du déboulonnage de statue, le militantisme de spectacle et de l’ignorance»
L'historien réprouve le renversement de Schoelcher et de l'esclave

Jean Moomou, 43 ans, non déclaré à l’état civil à sa naissance en 1977 sur le fleuve Maroni, restera le premier Boni docteur en Histoire. Il découvre l’école à 8 ans à Papaïchton : « je ne parlais pas le français. J’y allais pieds nus. J’avais deux shorts pour la semaine. L’histoire m’a tout de suite intéressé : en classe, mais aussi celle racontée par nos anciens.» (Voir cet article). Son premier fait d’armes médiatique remonte à 1997 lorsqu’il interpelle Jacques Chirac, alors président de la République en visite officielle en Guyane au cours d’une rencontre avec des lycéens sur…

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31 commentaires

  • Frog

    Merci ! Et respect ! Me suis toujours “amusé “de la récupération récente de la symbolique “nég marron” par nos révolutionnaires creololokos.
    30 ans en arrière un bushinengue était un bosch, et ne valait pas plus qu’un …indien.

  • cyril cultimacoop

    Merci jean moomou… c’est la force de l’historien d’apporté des références et de synthétisés objectivement les fait du passé par rapport à la vision qu’en a le présent .

  • Aramis973

    Discours salutaire, s’il en est, qui tranche avec le discours de certains « anticolonialistes primaires », avec qui il est bien difficile d’échanger en ce moment.
    La raison a besoin de l’histoire pour se réaliser …

  • EL MATADOR

    Mes respects à cet homme, pour son parcours, sa clairvoyance, il devrait venir plus souvent en Guyane afin de faire des conférences publiques pour éclairer la population sur son histoire.

    D’origine directe des victimes de l’esclavage, il a grandi loin de notre civilisation avant de s’en rapprocher, étudier avec sa vision de marron jusqu’à un doctorat pour enfin déclarer en 2020, au sujet des actions de trop violans:

    « le militantisme de l’ignorance, dirais-je pour ma part, pour paraphraser l’historien Marcel Dorigny. C’est une manière d’occuper l’espace public. »

    La voix de la sagesse, respect !

  • GZ

    C’est un peu léger que de se permettre de parler de « militantisme de l’ignorance » et de s’affirmer historien apolitisé. Faudrait déjà qu’il creuse les réponses à ses questions… car il est trop facile d’évacuer le sujet avec « l’ignorance » des Autres. Cela n’a rien d’historien, mais bien de partie prise face au présent.
    C’est sûr que la vision est spéciale depuis le Maroni… vision de Guyanais de très-très à l’Ouest…
    Un futur fortement promu candidat à la députation de la première circonscription ?

  • raf973

    Voilà une interview très intéressante et instructive d’un point de vue historique.
    J’espère que les personnes qui ont fait tomber la statue la liront. L’exemple du drapeau est parfait pour illustrer cette volonté de faire passer des idées en dépit de l’avis general. Preuve en est, il n’est pas reconnu par tous.
    GZ, sans aller jusqu’à  » l’ignorance », pensez vous que les personnes qui ont fait tomber la statue avaient avait ce niveau de connaissance sur le sujet ? Je ne crois pas et c’est bien la première fois qu’on nous apprend autant sur le pourquoi de cette statue.
    J’espère qu’elle sera remise en place et comme l’indique M. MOOMOU, y apposer une plaque explicative pour la compréhension. Et pourquoi pas une consultation populaire sur ce point ?
    Merci Guyweb pour cette leçon d’histoire.👍

  • Morvandiau

    Jean Moomou est un véritable historien, rien à voir avec des trafiqueurs d’histoire de la Guyane tels que Roro et sa présidente déléguée à au patrimoine, obsédés par la promotion de personnages créoles dont même l’existence n’est pas prouvée (Alfred Parepou par exemple) ou la bande du MDES qui ont carrément revu selon leur prisme idéologique et identitaire la vie d’Adelaide Tablon sur la base d’un seul témoignage oral transmis par le bouche à oreille au fil des générations (contredisant les écrits de l’époque).
    Et je ne parle pas non plus de la politique culturelle hystérique de la Mairie de Cayenne, qui est un soutien actif à ce militantisme de spectacle et de l’ignorance que dénonce justement M. Moomou. Sa responsabilité dans le déboulonnage de la statue n’est pas nulle.
    Désormais, on ne peut plus vraiment parler actuellement d’histoire de la Guyane, mais plutôt de ses légendes, déformées et instrumentalisées afin de satisfaire les crispations hégémoniques de la société créole, unique riche héritière du colonialisme vis à vis des peuples autochtones et des peuples marrons historiquement toujours méprisés, aujourd’hui face à sa dilution inexorable dans une société Guyanaise en soif d’une juste diversification de ses pouvoirs et représentations de ses identités.
    Jean Moomou est une bouteille d’eau fraiche et pétillante en plein désert.

  • sheik240

    Merci beaucoup à Guyaweb d’avoir présenté à ses lecteurs un nouveau point du vue sur cette affaire. Ce débat sur la mémoire est l’affaire de tous les guyanais.

  • lematourien

    @Morvandiau oui exactement paroles très rafraîchissante, on reproche aux blanc une domination coloniale , mais les créoles font exactement la meme chose. Il suffit de discuter avec la population d’Apatou pour se rendre compte que les décisions venant de Cayennene se font avec un prisme très littoral.

  • GZ

    Raf
    Primo, nous ne savons tjs pas qui a (ont) renversé cette statue (sous surveillance policière depuis les événements similaires aux Antilles)
    Secundo, nous ne savons tjs pas ce qui les a motivés exactement. Tout le monde s’extasie sur une relecture déplacée de l’histoire, JMoomou inclus, mais personne ne lie ce renversement à l’ambiance actuelle. Tout le monde fait comme si les déboulonneurs – à supposer « locaux » ! – étaient soudainement saisis d’un désir irrépressible de revisiter la personnalité de Schoelcher… Foutaises.

    Alors qu’il s’agit évidemment d’une protestation née du décalage entre le message de la statue et la réalité d’aujourd’hui, comme je vous l’ai déjà dit. Inutile donc de s’épandre, à sa façon, sur les avis et dires d’il y a plus d’un siècle quant à cette statue : car, s’il est idiot de juger l’histoire avec les lunettes d’aujourd’hui, il est tout aussi inconvenant de voir le présent à travers des lunettes d’antan…
    Son économie de l’analyse du présent pénalise son discours et rend son avis trop partisan : son insistance sur un « drapeau guyanais » certes contestable fait désagréablement penser à une manœuvre dilatoire face à l’essentiel. Sa partisanerie est encore plus malaisée au regard du début de ses dires qui amènent très loin, vers la question identitaire au niveau national, imposée à la Guyane au fil des décennies et qui n’amènera rien de bon à la long.
    Oui, l’histoire n’est qu’un paquet de légendes déformées et instrumentalisées afin de satisfaire les intérêts présents. En Guyane, ces légendes incluent notamment le « marronage » : les « peuples marrons guyanais » n’ont jamais existé, le marronage y était parfaitement marginal, compère Morvandiau. Indépendamment des valeurs et des défauts d’une  » société créole « .

  • Wapa

    Enfin du contenu!
    Belle interview.

  • danah

    Cher Jean Moomou,
    Je crois que je vais t’appeler, mon ami… Juste pour te rappeler que tes ancêtres, comme les miens, sont tous venus d’Afrique, enchaînés, mal traités, à fond de cale d’un bateau négrier.
    Donc, tu as tort de t’exclure de ce que tu appelles le « militantisme de spectacle ».
    L’émancipation, la désaliénation et la dignité ne sauraient jamais n’être que spectacle. Et gare à ceux qui n’y verraient que spectacle, car cela signifierait qu’ils n’auraient même pas commencé le travail de délivrance de ce mal transgénérationnel qui submerge encore l’émoi des plus faibles, des plus fragiles d’entre-nous, afro-descendants….
    Et s’il te plaît, juste pour l’histoire, avoue aux tiens, et aux miens que tu préfères désigner comme créoles, que tes ancêtres sont restés enchaînés sur les plantations du Surinam avant de pouvoir fuir et donc de marronner, tout comme les miens en Guyane (ou ailleurs) s’ils se nomment Gabriel, pompée, André ou encore Yanona !
    Bien à toi
    Nilaja Ousénie. Cayenne le 26 juillet 2020

  • danah

    Pour le « militantisme d’ignorance de JM:
    La vie de Schoelcher pourrait être divisée en trois grandes parties selon mes lectures et compréhension :
    1. Proche de la trentaine, en 1830 : contre « l’abolition immédiate », prônée dès 1823, dans un ouvrage manuscrit intitulé « De la situation des gens de couleur libres aux Antilles françaises » par le Martiniquais, né libre, Cyrille Bissette, cousin de Joséphine de Beauharnais, ennemi juré de Victor Schoelcher. Ce dernier écrit dans la « Revue de Paris » un article intitulé « Des Noirs » : « les nègres, sortis des mains de leurs maîtres avec l’ignorance et tous les vices de l’esclavage, ne seraient bons à rien, ni pour la société ni pour eux-mêmes » ; « je ne vois pas plus que personne la nécessité d’infecter la société active (déjà assez mauvaise) de plusieurs millions de brutes décorés du titre de citoyens, qui ne seraient en définitive qu’une vaste pépinière de mendiants et de prolétaires » ; « la seule chose dont on doive s’occuper aujourd’hui, c’est d’en tarir la source, en mettant fin à la traite ».
    Il faut entendre par-là que Victor Schoelcher conseille aux autorités d’arrêter d’importer des Nègres en France, qui ne feront que grossir le lot de brutes dans la société française à leur libération.
    2. Après la trentaine, puis son premier voyage d’affaires pour la manufacture familiale en Amérique et à Cuba, ensuite ses autres voyages dans les Iles françaises, néerlandaises, anglaises, etc., en Europe et en Afrique, dans le contexte des abolitions britanniques de l’esclavage (Abolition Bill), et après sa prise de conscience des nombreuses rébellions d’esclaves, et donc de pertes pour les colons, et par conséquent, pour la Nation : il commence à réfléchir sur une abolition des atrocités faites aux esclaves en prônant le maintien du fouet « toute révoltante qu’elle soit », car « les maîtres ne pourraient plus faire travailler dans les plantations ». Malgré ce qu’il a écrit dans Des colonies françaises. Abolition immédiate de l’esclavage : « Le fouet est une partie intégrante du régime colonial, le fouet en est l’agent principal; le fouet en est l’âme; le fouet est la cloche des habitations, il annonce le moment du réveil, et celui de la retraite; il marque l’heure de la tâche; le fouet encore marque l’heure du repos; et c’est au son du fouet qui punit les coupables, qu’on rassemble soir et matin le peuple d’une habitation pour la prière; le jour de la mort est le seul où le nègre goûte l’oubli de la vie sans le réveil du fouet. Le fouet en un mot, est l’expression du travail aux Antilles. Si l’on voulait symboliser les colonies telles qu’elles sont encore, il faudrait mettre en faisceau une canne à sucre avec un fouet de commandeur».
    Il écrira encore : « Loin de nous cependant, la pensée de bouleverser le monde, de compromettre les intérêts et la vie de tant de colons attachés à l’esclavage ».
    Il faudrait comprendre par là que Victor Schoelcher ne s’oppose pas vraiment à l’esclavage, mais à la maltraitance faite aux esclaves qui provoque du marronnage et des rebellions organisées des esclaves. Soit d’importantes pertes pour la République et pour les colonies, car les colons se plaignent et se font entendre au plus haut niveau de l’état.
    3. plus tard dans sa vie : Entre-temps Cyrille Bisette est arrêté, exilé, banni, interdit sur les territoires des colonies françaises, mais obtient justice plus ou moins et continue à mobiliser l’opinion française pour une abolition immédiate, et va jusqu’à s’opposer au projet des lois Mackau sur l’esclavage (vers 1844), qui pour lui, maintenaient encore trop le pouvoir des colons sur les esclaves par des sévices corporels et autres privations de leur liberté : François Arago, ministre des colonies, va offrir à Victor Schoelcher la possibilité, en tant que secrétaire d’état et président de la commission de l’abolition de l’esclavage de mener à bien la fameuse l’abolition immédiate. Ce qu’il fit.
    Sous la pression des planteurs antillais et des armateurs des grands ports maritimes français, qui, organisés, résistent grandement à tout changement et abolition, Victor Schoelcher propose une importante indemnité à l’avantage des colons planteurs, pour lui « dépossédés » de leurs esclaves. Il propose également d’attribuer aux esclaves une parcelle de terre. Le gouvernement provisoire français refuse en bloc cette dernière proposition.
    Schoelcher a, en fait, toujours été un homme de son temps…
    Et pour l’histoire, Bisette a été Franc-Maçon lui aussi lié à une loge du Grand Orient de France, tandis que Schoelcher, lui, avait été radié en 1844 par le Grand Orient de France, de la loge Clémente amitié, pour s’être opposé au changement de statuts de de celle-ci. A-t-il été réintégré, l’histoire ne le dit pas.
    Il faut encore savoir que le Guyanais Gaston Monnerville a fait honorer Victor Schoelcher comme « Héros de la Franc-maçonnerie coloniale » et sera à l’initiative du transfert de ses cendres au Panthéon, avec celles de l’autre Guyanais Félix Eboué, le 20 mai 1949.
    Nilaja Ousénie

  • Morvandiau

    @lematourien
    La mise au ban de longue date des peuples amérindiens et bushinengués par les créoles a occulté le fait que cette société créole n’est autre que la société coloniale.
    J’en veux pour preuve le fait que le terme Guyanais est quasiment exclusivement associé aux créoles, alors que les peuples autochtones auraient dû depuis très longtemps être considérés comme tels, et ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui !
    N’en déplaise à GZ, qui n’hésite pas à comparer nos komités d’indépendantistes fonctionnaires de l’état Français aux révolutionnaires de 1789 (!!!!), l’exemple du drapeau « Guyanais » est l’exemple magistral de la perpétuation du détestable et archaïque mécanisme colonial envers les autres composantes de la population Guyanaise, notamment les peuples autochtones qui ont été incroyablement et volontairement exclus de cette démarche. Leur contestations n’ont même pas été entendues, idem pour les bushinengués.
    La posture anti-coloniale de ceux qui monopolisent ce discours en Guyane est une pure usurpation visant à s’attribuer une légitimité historique qu’ils ne peuvent avoir. Et cela est fait en plein conscience, ne faisant l’économie d’aucunes manipulations même les plus grossières.

  • moibeni

    Bravo, j’avais un peu peur ces derniers temps que nos débats soient au niveau du caniveau. Merci à Jean Moomou de remettre la barre à sa juste place. La distanciation historique de facto partisane permet de replacer les évènements dans leur contexte. Trop focalisés sur les dires des soi disant « ultras  » nous avons tendance à oublier le discours pseudo créateur d’une Guyane diffusé par les Créoles qui n’est qu’un alibi de leur prise de pouvoir post colonial.
    On ne connaitra jamais l’identité et les motivations des déboulonneurs (peuvent ils intellectuellement l’exprimer ? ou sont ils totalement manipulés ?), mais cela aura permis de créer un débat on peut l’espérer constructif.

  • GZ

    En manipulation grossières vous n’êtes pas en reste, Morvandiau. Vous êtes comme l’ail qui dit à l’herbe : tu pues.
    Votre spécialité est de systématiquement déformer les propos de l’autre et de lui reprocher vos propres turpitudes.
    En l’espèce, je ne comparais et ne comparerait pblment jamais les métis-qui-vous-déplaisent aux révolutionnaires de 1789 qui ont soigneusement confisqué le droit de vote aux femmes (et jusqu’à 1945), décapité Lavoisier, massacraient des centaines de milliers pour s’éliminer et finir avec un empereur..
    J’ai pointé et je pointe encore votre logique haineuse atavistique purement coloniale qui reconnaît la légitimité aux révolutionnaires par excellence jamais-élus mais renie le droit à l’expression aux quidams guyanais au motif qu’ils ne sont pas élus ou que leur élu (GServille) vous déplaît.
    Il n’y a pas de « société créole ». Il aurait pu y en avoir avec le temps, mais pas avec une immigration d’une telle ampleur ni avec une telle tutelle.
    L’usage erroné du terme « Guyanais » est d’origine métropolitaine, tout comme l’usage erroné des mots « Etat », libéralisme etc…
    l’archaïque mécanisme colonial n’est pas dans le « drapeau guyanais » mais dans l’archaïque mécanisme directif que subit le territoire et qui empoisonne bien des esprits, il est vrai.
    Mais bon, qu’est-ce que je vous raconte…

  • Koloponon

    Cette interview est vrai, franche, fraîche et a pour effet de relever le débat. Tant et si bien que c’est la première fois que je vois autant de réactions.

    Maintenant, il faut relativiser.
    Que reproche t’on à notre cher Jean ? De dire que cette statue était dans les meubles et que plus personnes ne s’en préoccupait à Cayenne ?
    Que cette statue à été acceptée par nos élus de l’époque qui était si fier d’être français ? Et qui le sont toujours ?
    Le côté paternaliste de celles-ci ? Et vous attendiez quoi de plus de la France ? En fait c’est ça le problème on attend…
    De dire que Cayenne à et reproduit encore dans l’ouest exactement ce qu’elle reproche à la France? Ça a un nom ça, la schizophrénie.
    De raconter l’histoire de la Guyane ? Et alors ?
    Certains imaginent que lorsque qu’il dit créole il met tout le monde dans le même panier.
    Oui l’oligarchie créole a gouverné et gouverne toujours. Pourquoi ? Parce que c’était eux les plus proches de ceux qui les ont maltraités et c’est normal qu’il puisse avoir eu accès au pouvoir (au lieu des responsabilités) plus rapidement surtout que beaucoup ont des ascendances européennes (ce qui n’est pas un mal en soit). Les créoles des abbatis étaient relégués au même plan que les bushinenges ou amérindiens (ne partageant pas les mêmes valeurs).

    Un des problèmes de la Guyane a été son oligarchie Cayennaise qui a immobilisé celle-ci en lui fesant peur. On a toujours joué sur la peur des Guyanais. Oui ! Si on devient indépendant on sera comme Haïti. Oui ! si on devient indépendant on sera pire que le Surinam etc et pourtant aucun de ces pays n’aura l’idée de revenir vers ses métropoles coloniales… Jamais.
    Alors ne soyons pas aveugle, d’un côté comme de l’autre.
    Les créoles (une partie, une génération) ont leurs part de responsabilité mais les Amérindiens et les bushinenges (une partie, certains) aussi. Quant à l’Etat français … On lui laissera purger ses remords un jour.

    Le combat n’est pas noir contre noir. Noir contre blanc. Rouge contre le monde.
    Le combat est celui de la lutte des classes (il est long et sera d’autant plus long si les Guyanais ne l’acceptent pas comme tel). De l’équité dans notre société. De l’équilibre des richesses.

    On avance. Une belle avancée sera lorsque que les Guyanais au lieu de valoriser leur propre ascendance socio-culturelle, volorisera celle de l’autre.
    Une statue du chef Cepelou à Cayenne à la place de celle de Shoelcher. Non mieux à la place de Félix Eboué. Une idée comme ça 😉.

    Mon cher Jean continue de remuer les archives putréfactionnelles Guyanaises classés sans suite.

    Guyanais partez à la rencontre de vos compatriotes et appenez des uns et des autres car les Guyanais ne se connaissent pas. Solidifiez le socle Guyanais dans sa diversité. Les politiques suivront.

    PS: le manguier ne demande plus à retourner en Asie. Il vit maintenant en symbiose avec l’awara. La nature est tellement plus sage.

  • benoit

    Koloponon,
    L idee exprimee dans ce post me plait : Optimisme et fraternite.😉
    Et que ceux qui ont des comptes a regler avec l histoire, ne le fassent pas au detriment de l avenir.

  • Hugues

    Vaste champ de commentaires tous intéressants, les uns qu’aux autres.
    Reflets des visions de notre société avec ses raisons et ses torts.
    On ne saura dire qui a raison de l’historien qui, bien malgré lui, n’aura puisé ses connaissances à partir des écrits…
    Que, ceux qui prônent le contraire aux travers d’autres écrits…..
    Souvenons nous seulement que la bible a été écrite par des hommes qui ont su faire parler un Christ et un Dieu… Totalement imaginaire.
    C’est à partir de ces mêmes écrits, des mêmes légendes que nous devrons créer l’histoire de ce pays, en parfaite harmonie…
    Non pas les uns contre les autres….les plus riches contre les moins, les instruits contre ceux qui ne savent pas.. Sinon serait faire preuve d’une réelle ignorance de ce qu’est la vie, d’une société…
    H. VOYER

  • Morvandiau

    @Koloponon,
    Assez d’accord avec vous.
    Cependant, je pense qu’il est désormais de plus en plus impérieux de dénoncer la diffusion d’une histoire falsifiée ou occultée.
    Pour comparer avec Haïti, l’histoire enseignée n’a pas comme point zéro la colonisation mais toute la plus grande partie de l’histoire de l’ïle : l’époque précolombienne.
    Cet histoire là est occultée chez nous depuis bien trop longtemps.
    On en vient donc à une situation absurde où les descendants des colons et/ou les autres apports de population post coloniale peuvent se revendiquer colonisés dans l’indifférence et l’ignorance générale !
    Nous sommes arrivé dans une situation de déni systémique, que ce soit au niveau local ou national, où l’on reste bloqué de manière bien confortable, sur le concept de « Terra nullius » de la colonisation Européenne.
    Qui aujourd’hui sait que l’arrivée des colons engendra le plus grand désastre humain de la Guyane, de 30 000 à 80 000 morts selon les études et la disparition d’une trentaine de peuples ?
    Comment expliquer qu’un pan aussi sombre de notre histoire soit totalement absent du paysage mémoriel du territoire et de la nation ?
    Où sont les statues commémoratives ? Les musés ? Les lieux de mémoire ?
    Comment construire un avenir sur un passé caché ?
    Comment accepter de voir que cette dissimulation de l’histoire, dans laquelle l’État et la classe politique et militante Guyanaise sont parfaitement complices, sert à préserver leurs intérêts dans la poursuite de l’absence injustifiée de la reconnaissance internationale des droits des peuples autochtones, les seuls colonisés de cette terre ?
    La route va être encore bien longue…

  • DIDITE

    Enfin un discours apaisant qui redonne sa place à l’histoire

  • Francois

    excellent interview, bravo à FF. Et aussi toute mon admiration et mes respects à Jean Moomou – si seulement il y avait davantage de gens de votre largeur d’esprit, notre péyi en bénéficierait énormément. J’ai même de l’espoir que certains gros-bras puissent gràce à vous acquérir un minimum de kulture !

  • Bello973

    @Morvandiau
    « Comment accepter de voir que cette dissimulation de l’histoire, dans laquelle l’État et la classe politique et militante Guyanaise sont parfaitement complices, sert à préserver leurs intérêts dans la poursuite de l’absence injustifiée de la reconnaissance internationale des droits des peuples autochtones, les seuls colonisés de cette terre ? »

    Gaffe, vous allez finir par ériger une statue à Serville…

    http://outremers360.com/politique/vague-de-suicides-chez-les-amerindiens-de-guyane-gabriel-serville-demande-la-ratification-de-la-convention-169-relative-aux-peuples-indigenes-et-tribaux/

    « Nlle vague de suicides chez nos compatriotes Amérindiens : la France doit ratifier la convention 169 de @OITinfo protégeant les droits des peuples autochtones. La République est indivisible mais plurielle, il est temps de passer d’une égalité en droit à un égalité de fait. » G.Serville 6déc2018

  • Madras

    Pas tout à fait d’accord avec l’approche d’un regard sur l’histoire qui ne doit pas se faire « avec les lunettes d’aujourd’hui ».

    S’il est vrai que les points de vue seront toujours différents selon que l’on se place d’un coté ou de l’autre de la barrière. Certains actes ou propos (je pense là, à ce qu’a pu dire V. SCHOELCHER.) étaient et resteront inexcusables, et cela, quel que soit le contexte (mais bien sûr là, je parle pour mon côté de la barrière).

    Mais effectivement, comme le dit Mr SERVILLE. Les autorités auraient dû prendre les devants et entamer un travail collaboratif avec les associations, la population… mais c’est vrai à quoi pensais-je ? Aurais-je oublié que nous restons sous le couvert d’un système néocolianiste qui décide de là-bas sans demander l’avis de qui conque « La France ne déboulonnera pas ses statuts » un point c’est tout.

  • Frog

    Madras, mais oui ! à quoi pensiez vous ? 66 millions de français sont eux aussi sous l’insupportable couvert d’un “ système etatique” que vous de décrivez comme colonial…le grain à moudre, le grain à moudre…

  • Crly

    Les statues sont une cristallisation d’une émotion à un instant T, alors que la réflexion humaine évolue, souvent dans le bon sens, et on ne peut que s’en féliciter. Dans le cas de la statue de Schoelcher à Cayenne, on s’accordera à reconnaître que la vision de l’artiste n’a pas résisté au temps. Il y a dans la gestuelle du binôme une forme de condescendance qui n’est pas en adéquation avec la société d’aujourd’hui.
    D’une manière générale, le choix d’ériger une statue est souvent discutable. Ça coûte cher, alors que nous manquons de tellement de moyens pour améliorer la vie de la cité.

  • Morvandiau

    @Bello973
    Arffff, Serville a fait exactement la même chose que Berthellot avant lui, une protestation ornementale unique sans aucun suivi et travail de fond pour espérer voir un aboutissement de cette ratification.
    Sa base électorale est viscéralement opposée à la reconnaissance des droits des P.A…
    Un bouché wey !

  • le Jaguar

    Si la Guyane devient indépendante un jour, il est fort probable qu’on assiste très rapidement à une sécession de l’Ouest du territoire.

  • Bello973

    @Morvandieu
    Pourquoi dites vous unique? Avant cette intervention, comme il le rappelle lui-même, il y eu tout de même trois propositions d’amendements successives de sa part (2015, 2016, 2017) dans le cadre du vote de différentes lois, pour tenter de réclamer cette ratification… Tous furent évidement rejetés. Trois tentatives antérieures, puis finalement cette demande à la ministre en 2018, ce n’est pas tout à fait une « protestation unique », sauf à succomber vous aussi aux plaisirs de l’ornementation.

  • GZ

    Koloponon
    Que peut-on voir dans le discours de JMoomou ? (reprocher serait bien grand mot…)
    Une prise de position politique sous couvert d’un historien indépendant (indépendance bien soulignée, priés de le croire !) avec des raccourcis déjà vus. Plus des souvenirs importés pour faire de la sympathie, arrosés avec de la sauce quasi communautariste.

  • Frog

    Et voilà que je singe Chirac, “vous devriez faire de la politique monsieur Moomou”

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