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Retraites : Macron persiste et signe à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation

Retraites : Macron persiste et signe à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation

Après une motion de censure rejetée à 9 voix près et à la veille d’une neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, Emmanuel Macron a pris la parole ce mercredi 22 mars pour tenter d’apaiser la crise sociale et politique qui couve dans le pays depuis plus de deux mois. Aux JT de 13 heures de TF1 et France 2, le président de la République a défendu durant 40 minutes la légitimité de sa réforme des retraites faite au nom de « l’intérêt général du pays » et ce, malgré les manifestations et les blocages qui s’amplifient sur le territoire national.

« Ce texte va poursuivre son chemin démocratique. » D’emblée ce mercredi aux JT de 13 heures de TF1 et France 2, le président Emmanuel Macron a justifié la nécessité de sa réforme des retraites, contestée au Parlement et un peu partout sur le territoire national, mais désormais entre les mains du Conseil constitutionnel après son adoption in extremis lundi par l’Assemblée nationale suite à l’échec à 9 voix près des deux motions de censure déposées contre le gouvernement.

« Non ça ne me fait pas plaisir de faire cette réforme, j’aurais pu mettre la poussière sous le tapis comme les précédentes mandatures l’ont fait mais notre régime n’est plus équilibré et il n’y a pas 36 solutions. Nous entrons plus tard sur le marché du travail, il y a plus de retraités et ce n’est pas possible de baisser les pensions ni d’augmenter les cotisations car nous avons un problème de pouvoir d’achat dans le pays« , a souligné le président venu défendre sur des chaînes télévisées l’allongement de la durée de travail et de cotisation, les deux principales mesures de sa réforme.

« Notre système aujourd’hui, nous devons le réformer » a martelé Emmanuel Macron qui répondait aux questions de deux journalistes. Véhément, le chef de l’Etat s’est dit prêt à endosser « l’impopularité de cette réforme » mais pas à reculer sous la pression de la rue et des partenaires sociaux et politiques, dont il reconnaît « ne pas avoir réussi à les convaincre » du bien-fondé de sa réforme, son « seul échec« .

« Je ne cherche pas à être réélu, je ne peux pas l’être constitutionnellement. Mais entre les sondages, le court terme et l’intérêt général du pays, je choisis l’intérêt général du pays » a souligné Emmanuel Macron, qui souhaite compléter cette reforme des retraites par des mesures sur le travail qui doit « mieux être rémunéré« , et les carrières, « moins écrasées« . « Les réponses face à la colère légitime que nous avons commencé à donner ne sont pas assez profondes, notamment sur l’usure professionnelle et la reconversion » a lâché le président tout en défendant, sur le fond comme sur la forme, la réforme phare de son quinquennat.

Une interview pour relancer le quinquennat ?

Un quinquennat, qui, moins d’un an après avoir débuté, semble déjà avoir besoin d’être relancé. Lundi, l’adoption de sa réforme des retraites s’est faite dans la douleur et le gouvernement d’Elisabeth Borne a survécu de justesse à une motion de censure transpartisane à l’Assemblée nationale où le camp présidentiel ne dispose que d’une majorité relative.

Pour autant, le président a réaffirmé la confiance qu’il accorde à la Première ministre. « Elisabeth Borne a toujours ma confiance. Lundi, il a été montré qu’il n’y avait pas de majorité alternative » a estimé le chef de l’Etat, qui n’a l’intention ni de dissoudre l’Assemblée, ni de remanier le gouvernement, ni de convoquer un référendum sur la réforme reculant l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. L’option du retrait du texte, réclamée par les syndicats et les opposants, a aussi été mise de côté.

Écartant toutes ces options radicales pour relancer son quinquennat, le président souhaite « changer les choses pour nos compatriotes de manière plus tangible sans toujours passer par la loi », bâtir un programme de gouvernement « plus clair » et « élargir la majorité parlementaire » autant que faire se peut, texte par texte si besoin.

Car Emmanuel Macron a profité de cette prise de parole pour évoquer tous les chantiers lancés par ses équipes et les grands projets de loi à venir. À commencer par la réindustrialisation décarbonée du pays et la politique du plein emploi, « le coeur de la bataille » selon le président qui a souligné que « beaucoup des colères qui se sont exprimées » ces derniers mois dans la rue « ne sont pas que sur les retraites« .

Le président a ainsi décliné ses priorités qui se résument en trois caps. Le premier concerne la réindustrialisation et le plein-emploi, le second « l’ordre républicain » qui prévoit le recrutement de juges, de greffiers, la création de 200 brigades de gendarmerie et une loi de programmation militaire « pour protéger le pays« , et enfin un troisième cap qui rassemble « les progrès pour mieux vivre : l’école, la santé, l’écologie« .

Une volonté d’aller de l’avant, d' »apaiser » et d' »écouter la colère » des Français affichée par le président, qui a pourtant affirmé mardi soir aux parlementaires de la majorité que « la foule » n’a pas de « légitimité » face aux élus. Des propos qui s’adressaient aux auteurs de « violences faites aux élus » s’est justifié Emmanuel Macron, qui n’acceptera « ni les factions, ni les factieux » qu’il a distingués des organisations syndicales.

« Une manifestation organisée pour dire « on est contre » est légitime. Mais les blocages doivent être levés quand ils bloquent l’activité normale et les violences, il faut les condamner.« 

« Censure populaire » 

Une manière d’anticiper les mobilisations à venir ? Car il faut le dire, le fond de l’air est contestataire en France. Bien que la réforme soit définitivement adoptée, la mobilisation sur les retraites ne désemplit pas et un durcissement de la contestation est à redouter. Plusieurs ports (Marseille, Le Havre, Brest) ou raffineries d’importance sont toujours bloqués et la mobilisation interprofessionnelle de ce jeudi s’annonce d’envergure. C’est la 9e journée nationale d’action organisée depuis janvier contre la réforme des retraites.

En Guyane, quatre points de ralliement sont organisés comme mercredi dernier.

Rendez-vous est donné dès 5 heures au rond-point de la Crique Fouillé de Matoury et au rond-point de Suzini à Rémire-Montjoly pour l’Île de Cayenne où d’importants embouteillages sont à prévoir.

Un blocage est prévu dès 6h30 au rond-point de la mairie pour Kourou et à 11 heures un barbecue sera organisé devant la maison du sous-préfet de Saint-Laurent-du-Maroni.

« Après de nombreuses mobilisations, l’utilisation du 49.3 montre la faiblesse du gouvernement face aux citoyens en lutte. L’échec de la motion de censure à 9 voix près est un signe que la lutte doit se poursuivre face au mépris et à l’autoritarisme du Président de la République Macron« , écrit dans un communiqué l’intersyndicale de Guyane Fo, Cftc, Cfe-Cgc, Unsa, Solidaires, Fsu, Utg et Cfdt.

« Maintenant, il faut passer à la censure populaire » avait déclaré le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, lundi, à l’issue du rejet des deux motions de censure. Verdict ce mercredi 22 mars.

 

Photo de Une : ce mercredi, le président Emmanuel Macron a été interviewé durant 40 minutes sur la réforme des retraites, dont il a justifié la nécessité © Capture d’écran France 2

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