Vendredi 26 Avril

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Bernard Taddeï : « il faut libérer le monde politique de l’emprise des puissances d’argent »

Bernard Taddeï : « il faut libérer le monde politique de l’emprise des puissances d’argent »

Bernard Taddeï, candidat pour la première fois sur la deuxième circonscription aux élections législatives des 10 et 17 juin, s’est prêté au jeu de nos questions écrites envoyées à l’ensemble des 18 candidats* en lice aux législatives en Guyane. Bernard Taddeï se présente sous les couleurs de l’Union Populaire Républicaine (UPR), présidée par François Asselineau qui a été candidat à l’élection présidentielle en 2017.

Il sera face à 7 autres candidats dans la deuxième circonscription de Guyane: Chantal Berthelot (A gauche en Guyane et Parti Socialiste Guyanais), députée sortante et candidate à une troisième mandature; Richard Joigny (Parti Progressiste Guyanais); Paul Persdam (La France Insoumise); Juliana Rimane (Les Républicains), ancienne députée; Jean-Etienne Antoinette (Walwari), ancien maire de Kourou et ancien sénateur; Davy Rimane, ancien porte-parole du collectif Pou Lagwiyann Dékolé et secrétaire général de l’UTG-Eclairage; Lenaïck Adam (La République en Marche), conseiller territorial de la majorité.

1/Quel métier exercez-vous ?

Je suis professeur en SEGPA, c’est-à-dire spécialisé dans la prise en charge d’élèves d’intelligence normale, parfois même supérieure, mais dont les parcours personnels les ont conduits en situation d’échec scolaire. Auparavant, j’ai travaillé en école primaire, puis comme conseiller en inspection et comme coordinateur pédagogique au RSMA.

2/ Est-ce votre première campagne pour un mandat électoral ? Si non, quelles étaient les précédentes ?

Oui c’est la première fois que je représente un mouvement politique pour une élection.

3/Pourquoi vous lancez-vous dans ces élections législatives ?

L’Union Populaire Républicaine (UPR) est un parti jeune, qui, malgré sa croissance exponentielle, a très peu accès aux grands médias. Par ailleurs, désireux de conserver notre indépendance à l’égard du pouvoir financier, nous refusons de recourir aux prêts bancaires.

Les élections législatives sont donc très importantes pour nous car elles déterminent l’accès aux financements publics et aux médias nationaux. Je souhaite offrir à tous les électeurs de la seconde circonscription, qui partagent nos constats et nos analyses, la possibilité de faire entendre leur opinion.

4/Quelles sont les forces politiques qui vous soutiennent ?

Comme je viens de le dire, je me présente sous la bannière de l’UPR dont le président est François ASSELINEAU.

5/Quels sont les sujets que vous comptez défendre en priorité devant le Parlement ?

L’UPR est un mouvement qui se préoccupe moins de la prochaine élection que des prochaines générations : nos préoccupations concernent prioritairement l’héritage que nous léguerons à nos enfants, qu’il s’agisse de la Guyane, de la France ou de la planète Terre.

De notre point de vue, quatre questions doivent retenir toute notre attention :

  • La transition énergétique,
  • La dette publique,
  • La politique démographique,
  • Le rétablissement d’une démocratie digne de ce nom.

6/Quelles sont les propositions de loi que vous comptez élaborer au cours de votre mandat ?  

Votre question est extrêmement large. Je ne peux pas aborder ici toutes les thématiques, je vous en propose trois :

  • concernant la Guyane et les DOM-TOM en général, nous souhaitons défendre et renforcer la continuité territoriale et l’égalité entre tous les citoyens français, combattre le chômage local en favorisant la fiscalité des sociétés coopératives et l’économie participative en général, imposer la prise en compte des besoins spécifiques en matière d’éducation et de formation, de santé (en particulier en réévaluant le coefficient géographique de la Guyane), de justice et de lutte contre la délinquance, en exigeant des moyens adaptés à nos spécificités.
  • notre vision de la démocratie nous engage à défendre l’indépendance et le pluralisme de la presse, le référendum d’initiative populaire, la reconnaissance du vote blanc, le référendum révocatoire, la déprofessionnalisation des charges politiques et, à titre personnel, je souhaiterais une réflexion en vue de modifier les modes de scrutin.

– quant à nos préoccupations écologiques, elles se traduiront par des lois de subventionnement des modes d’exploitations respectueux de l’environnement : polycultures, agroforesterie, terra preta et produits traditionnels adaptés à l’écosystème local (awara, parépous, wasaï et autres fruits de palmiers) en vue de l’exportation. Les conteneurs quittent la Guyane vides, il faut corriger ce déséquilibre !

7/La loi de moralisation de la vie publique sera présentée avant le deuxième tour des élections législatives : quelle est votre position sur ce sujet ?

Il est difficile de se prononcer avant d’en connaître le contenu définitif. Nous espérons que cette loi ira dans le sens de ce que l’UPR réclame depuis des années et impose déjà, en interne, à tous ses candidats (casier vierge, limitation des mandats à une unique reconduction, refus de la professionnalisation…)

Par ailleurs, je serai particulièrement attentif aux modalités de financement des partis : il faut libérer le monde politique de l’emprise des puissances d’argent.

8/Comment comptez-vous faire appliquer concrètement l’Accord de Guyane ?

Il faut bien comprendre que cette élection n’est pas une élection exécutive locale : les députés élus en Guyane deviendront les députés de tous les Français et leur marge de manœuvre est très limitée. Ceux qui font de grandes promesses à ce sujet n’auront pas les moyens statuaires et institutionnels de les respecter.

Si je suis élu, mon principal moyen d’action sera d’interpeller le gouvernement autant de fois qu’il sera nécessaire. La priorité absolue est de régler le problème du statut juridique du document paru au journal officiel du 2 mai.

La petite phrase qui apparaît dans le dernier paragraphe « Le présent accord sera soumis à une validation interministérielle sous l’égide du premier ministre. » est lourde de conséquences. Pour l’heure, je ne trouve sur la toile aucune trace officielle de cette nécessaire ratification.

Contenu des impératifs de compression des dépenses publiques imposée par la commission européenne, on peut craindre que le combat soit loin d’être achevé, les citoyens guyanais doivent rester vigilants et mobilisés.

9/En cas d’élection, comment comptez-vous couvrir votre circonscription ?

Tous les députés bénéficient de liens privilégiés avec les acteurs locaux. Le tissu associatif, les acteurs économiques et les élus sont liés à leur député par le besoin réciproque d’un échange constant.

La place d’un député est, le plus souvent possible, auprès des forces actives de sa circonscription. Je ne serai pas de ceux qu’on ne voit que pendant la campagne électorale et qui disparaissent pendant la durée de leur mandat.

10/Quels sont vos principaux arguments pour convaincre les électeurs ?

L’Union Populaire Républicaine souhaite d’abord amener nos concitoyens à constater que des questions aussi nombreuses que variées amène à ma même réponse !

Pourquoi nos impôts servent-ils à développer les pays de l’Est de l’Europe plutôt que les territoires français qui en ont cruellement besoin ?

Pourquoi l’État se désengage-t-il de la SIMKO ou du CMCK ?

Pourquoi voter à droite ou à gauche n’amène aucune différence dans la politique économique et sociale mise en œuvre ?

Pourquoi la redistribution des aides européennes (toujours nos impôts, que l’UE nous rend après s’être abondamment servie) se fait-elle aux conditions aberrantes que l’on connaît ?

La seule véritable raison en est que les deux traités de Lisbonne donnent à la commission européenne les moyens juridiques d’imposer aux états membres sa politique au service exclusif des grands actionnaires et au détriment des peuples. Nous avons perdu notre pouvoir de décision, il faut maintenant le récupérer.

A quoi sert un député ?

Elus au suffrage universel direct, les 577 députés – 539 de l’Hexagone, 27 des Outre-mer et 11 des Français de l’Etranger – composent avec les sénateurs le Parlement qui se réunit notamment tous les mardis et mercredis pour les questions d’actualité. Un député est élu pour cinq ans et a pour mission de discuter et éventuellement de voter les projets de loi du gouvernement mais il peut aussi déposer des propositions de loi. En plus du vote des lois, le député a pour mission de contrôler l’action du gouvernement en posant des questions écrites ou en posant des questions orales en séances publiques.

Comment est-il élu ?

Les candidats qui recueilleront la majorité absolue des suffrages exprimés, représentant au moins 25% des électeurs inscrits, seront élus dès le premier tour. Si un second tour est nécessaire, pourront se présenter les candidats ayant obtenu un nombre de voix au moins égal à 12,5% des électeurs inscrits. Si aucun candidat ne remplit cette condition, pourront se présenter les deux candidats ayant obtenu le plus de voix au premier tour.

Au second tour, le candidat qui aura recueilli le meilleur résultat sera élu, même à la majorité relative. Et en cas d’égalité entre deux candidats, c’est le candidat le plus âgé qui sera élu au bénéfice de l’âge.

Particularité des prochains députés
Ils ne pourront plus cumuler de mandats. La loi du 14 février 2014 interdit en effet le cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de député ou de sénateur. Député sortant de la 1ère circonscription de Guyane, Gabriel Serville le député-maire de Matoury qui se présente à nouveau aux élections législatives est ainsi directement concerné.

Retrouvez nos articles sur les Législatives 2017

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