Lundi 02 Decembre

8 questions à Richard Joigny

8 questions à Richard Joigny

Pour cette législative partielle qui se jouera les 4 et 11 mars, Guyaweb a adressé une série de 8 questions écrites aux 8 candidats. Leurs réponses sont publiées sans aucune modification et par ordre d’arrivée. Richard Joigny, soutenu par le Parti Progressiste Guyanais, Guyane Alternative et Guyane Ecologie, se représente à l’élection législative partielle dans la deuxième circonscription de Guyane. En juin 2017 il avait obtenu 5,79 % des suffrages exprimés lors du premier tour de l’élection législative.

1- Quel regard portez-vous sur les dix années (2007-2017) de mandature de Chantal Berthelot ?

Chantal Berthelot a été une députée appréciée pour sa proximité avec les citoyens, elle a des valeurs de gauche qui nous rassemble, cependant j’ai regretté qu’elle ait suivi la ligne néo-libérale de Manuel VALLS quand la Guyane avait besoin de plus de service public. De plus, je déplore qu’elle ne se soit pas levée contre l’intrusion des multinationales récentes pourtant elle était de la lutte contre le projet d’IAMGOLD.

2- Comment allez-vous travailler avec le député de la 1ère circonscription en Guyane et à Paris ?

Si le Peuple de Guyane me fait confiance, je travaillerais avec Gabriel SERVILLE dans l’intérêt supérieur de notre territoire. Il se situe politiquement dans l’opposition ou je siégerai également ce sera donc un allié. De plus, je voterai sa proposition de lois pour les transports scolaires gratuits car il s’insère totalement dans la vision politique que j’ai en terme d’éducation et d’égalité de nos enfants pour la réussite scolaire.

3- Quels sont vos soutiens politiques et comment financez-vous votre campagne électorale ?

La candidature que je mène est une candidature d’union entre le Parti Progressiste Guyanais et le mouvement Guyane Alternative. Nous sommes soutenus également par Guyane Écologie . Cette alliance sonne le début de la recomposition de la gauche guyanaise autour de valeurs et d’un projet de société.

Concernant le financement, il est effectué sur fond propre par les militants du Parti. Nous ne pouvons nous permettre de faire un appel aux donc car nous savons que 65 % de la population vit avec moins de 1000.00 € par mois et il serait indécent de leur demander une participation financière à la campagne.

4- Dans quel groupe et dans laquelle des huit commissions de l’Assemblée nationale siègerez-vous?

Tout d’abord je serai dans l’opposition car le Parti de la majorité est le parti des riches marginalisant et discriminant les personnes dans le besoin (réduction des contrats aidés, diminution des APL, baisse du pouvoir d’achat des retraités…). Le moment venu, je saurai faire mon choix mais ce qui primera c’est l’intérêt supérieur de mon territoire. Par conséquent, je négocierai mon temps de parole et ma liberté de vote quand les choix nationaux iront contre les intérêts des Guyanais. Je siégerai à la Commission des La commission des affaires culturelles et de l’Éducation car je veux vraiment faire de l’éducation une cause nationale en Guyane. L’éducation est un investissement sur l’avenir car notre plus grande richesse est notre jeunesse.

5- Quelle sera la première question orale ou écrite que vous poserez au Gouvernement ?

Je m’adresserai ainsi au gouvernement: “30% des élèves de troisième scolarisés en Guyane se retrouvent, une fois de plus, sans affectation à l’issue de leur brevet. Le système éducatif est à bout, faute de moyens et d’anticipation. Des milliers de jeunes se retrouvent, ainsi et chaque année, jetés à la rue. Que comptez-vous faire pour lutter contre cette situation devenue insoutenable? Comptez-vous activer l’article 58 de loi égalité réelle qui permet de rendre obligatoire l’école de 3 à 18 ans pendant 3 ans dans l’outre-mer, ou attendez-vous que la population fatiguée du système coloniale et assimilationniste se révolte ?’’ Je crains le pire pour mon territoire, pour nos enfants, il y a donc urgence à réorganiser le système scolaire en prenant, au préalable, l’attache des parents d’élèves et des professeurs des écoles qui ne cessent d’être volontaires malgré leur conditions de travail qui se sont extrêmement dégradés ces dix dernières années. De plus, avec l’appui des syndicats d’enseignants que j’appelle de mes vœux, les parents d’élèves pourront compter sur nous pour porter aussi loin et pousser aussi fort que possible leurs revendications.

6- Quelles seront vos priorités à court, moyen et long terme ?

A très court terme, c’est la santé. L’application intégrale du volet santé de l’Accord de Guyane est une urgence vitale. A moyen terme, la question de la scolarisation obligatoire et entièrement gratuite, et ce de 3 à 18 ans, est un objectif prioritaire. Enfin, à plus long terme, c’est l’incontournable évolution statutaire avec un volet concernant la rétrocession du foncier (sol et sous sol).

Il s’agit là d’une question de fond pour la Guyane qui nécessite persévérance et détermination. En effet, L’état se comporte en Guyane comme le maître d’un latifundium. Nous constatons au quotidien que nous sommes toujours en colonie car 85 % des produits consommés en Guyane sont importés. Cette situation dure depuis trop longtemps. Une réforme agraire et la rétrocession du foncier s’avèrent incontournable pour amorcer un développement économique durable sur le territoire.

7- Quelles actions mettrez-vous en œuvre pour désenclaver les communes isolées et favoriser leur développement ?

L’accès au numérique, à la santé, à l’éducation et la culture pour tous, et ce égalitaire-ment en tous points et tous lieux du territoire est un objectif à réaliser. Pour ce qui est du désenclavement terrestre je privilégie la piste de bélizon. En effet, en 18 mois de travaux nous pourrions la rendre carrossable et ainsi désenclaver le plus rapidement Saul Maripasoula et Papaichton ! Il manquerait juste à faire la jonction Papaichton Saint laurent en passant par Gran santi et Apatou et en 3 ans nous pourrions faire le tour de notre Guyane. Cependant, j’insiste sur le fait que cette piste ne se fera qu’avec la mobilisation et la volonté des populations isolées car nous aurons, ensemble, à faire plier le gouvernement car comme le Président de la République l’a si bien dit «  La route ne se fera pas sous sa mandature ! » à suivre…

8- Le cas échéant, quelle serait l’alternative au projet de la Montagne d’Or?

J’exhorte les élus qui soutiennent la multinationale russo-canadienne de cesser de faire miroiter une montagne d’or aux guyanais et aux guyanaises alors que finalement nous ne récolterons que des paillettes. Le peuple n’est pas dupe, il a bien compris qu’en échange de quelques pauvres emplois à la mine avec des conditions de travail d’un autre temps, il ne récoltera que misère, mort et pollution.

Je refuse de voir la Guyane soumise à des multinationales. Le projet politique que je porte se base sur l’émancipation économique tout en se concentrant sur nos forces qui sont nos moyens humains, notre jeunesse et nos ressources naturelles renouvelables. L’objectif suprême aujourd’hui en termes de développement est d’atteindre l’autonomie énergétique et alimentaire. Une alternative à la Montagne d’or et à toutes les multinationales qui patiemment attendent derrière. Avec la cantine gratuite pour tous les élèves de la maternelle à la terminale, c’est l’impulsion d’une dynamique économique sur le territoire tout en luttant contre la pauvreté. De plus, cette loi permettra une impulsion forte à nos filières prioritaires qui sont la pêche, l’agriculture et l’afro-transformation.

Ce projet structurant et dynamisant l’activité économique sur le territoire permettra enfin un développement économique durable qui profitera à tous les habitants du Pays. En Guyane, nous n’avons pas besoin de la Montagne d’or pour nous développer, nous ne croyons plus au père noël et nous avons une montagne de talents cachée, nos jeunes, au milieu d’un océan de richesses notre biodiversité. A nous de savoir les maîtriser afin de faire de la Guyane un exemple et de créer un AVENIR POUR TOUS !

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10 commentaires

  • GZ

    Le retour du cannibalisme par l’afro-transformation passe encore, mais que le candidat de ceux qui s’appellent progessistes, alternativateurs et d’autres écologistes puisse plaider pour les routes de l’intérieur dépasse l’entendement. Mazochisme ? Inculture ?
    Ce pays est foutu.

    • Ah ben ils rêvent tous d’une Guyane bétonnée, avec plein de routes et d hyper marchés. ..bref du 973 au 93…

    • Cooldays

      Si celui qui veut faire la route de l’intérieur, pour soulager les populations enclavées, est un masochiste, alors celui qui veut leur en priver est un sadique.

  • Stiwi973

    Je n’arrive pas à comprendre l’obsession des candidats pour des routes vers les communes de l’intérieur au titre du désenclavement.
    Au vu des coûts pharaoniques de construction et surtout d’entretien, quelqu’un peut-il m’en expliquer l’intérêt ?
    (on a déjà du mal à avoir des nationales dans un état correct)

    • GZ

      Je me répète jusqu’à m’ennuyer que c’est une fuite en avant. Comme la majorité des Guyanais (dont la totalité des élus et aspirants) ne comprend absolument rien à la réalité, à la sauce où ils sont bouffés/maintenus en quémandature, faute d’instruction scientifique et économique mais aussi faute d’honnêteté, ils arrivent à imaginer que la cause de leur misère est la forêt, l’absence de l’occupation de l’intérieur.
      Ne sachant pas fonder une économie tant si peu fonctionnelle sur le littoral qui s’y prête pourtant, ils délirent en imaginant que le « désenclavement » va apporter le nirvana, la mine va apporter la richesse.
      « Désenclavement » pour remplacer le QI, mine pour occulter l’échec sur tous les fronts. Verbiages à la CTG pour remplacer la compétence.
      On s’en moquerait à plein sourire si cette forêt n’était pas un patrimoine mondial, très au-dessus des élucubrations de ce tas de crétins.
      Plus je regarde ce pays, plus je me dis que ses habitants ne méritent pas ce qu’ils ont. Au vu de leurs élus, leur immaturité, question est leur maturité pour la démocratie. V’là pitet pourquoi ils ne l’ont pas…

  • FF

    Insoumis mais pas au béton…

  • Monsieur Joigny, je partage beaucoup de points de vue avec vous… Mais la route, franchement…

    • Cooldays

      De quel droit priverait-on les habitants des grandes communes isolées d’un accès routier vers le littoral ?

  • grintaud

    Insoumis et réellement démocrate : Que veulent les populations enclavées ? … Une route !

    Bravo pour votre vision et l’ensemble des thèmes exposés.

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