L’éco-participation sur les billets d’avion, taxe instaurée en 2019 par le gouvernement, va être prochainement rehaussée. Mais les Outre-mer devraient cette fois en être exonérés s’est engagé ce mardi l’actuel ministre des Transports Clément Beaune.
D’un montant d’1,50 euro sur les billets en classe économique pour les vols intérieurs et intra-européens (9 euros pour la classe affaires), et de 3 euros pour les vols en classe économique hors Union européenne (18 euros pour la classe affaires), l’éco-contribution mise en place en 2019 par la ministre des Transports de l’époque Elisabeth Borne pour financer la loi d’orientation sur les mobilités (LOM) rapporte quelque 180 millions d’euros par an à l’Etat.
À l’origine, cette taxe qui se cumule avec la taxe de solidarité sur les billets d’avion dite « taxe Chirac » ne devait pas être appliquée en Outre-mer, mais elle y a été finalement instaurée suite à un cafouillage entre le gouvernement et l’Union europénne.
Durant le mois d’août, l’exécutif a fait part de son intention de taxer davantage les billets d’avion, principalement ceux de première classe et de la classe business, en augmentant notamment cette fameuse éco-contribution instaurée en 2019.
L’objectif pour le gouvernement est de générer 100 millions d’euros de recettes supplémentaires dès l’an prochain pour participer au financement du développement du transport ferroviaire et financer de nouvelles formes de transports plus propres et durables.
Mais cette fois-ci, les territoires d’Outre-mer, dépendants de l’aérien en termes de continuité territoriale, devraient être exonérés de l’éco-participation a annoncé ce mardi le ministre des Transports Clément Beaune.
Répondant aux craintes formulées par plusieurs élus ultramarins sur les prix des billets et les situations de quasi-monopole de certaines compagnies, Clément Beaune a assuré travailler « sur un dispositif sécurisé juridiquement avec un objectif très simple : que cela ne concerne pas les liaisons vers les Outre-mer, et les liaisons entre le continent et la Corse » car l’aérien « n’est pas une option mais une nécessité absolue pour assurer la continuité territoriale ».
De quoi laisser un peu de répit aux passagers ultramarins, alors que les prix des billets d’avion ont connu une hausse constante en 2023 selon l’indice gouvernemental des prix du transport aérien de passagers et qu’ils devraient augmenter dans les années à venir, les compagnies aériennes devant encaisser la décarbonation de leur secteur évaluée à un milliard d’euros en 2025 et à plus de trois milliards d’euros d’ici à 2030.
En outre, le ministre des Transports affirme être « engagé pour réunir les compagnies aériennes pour travailler sur l’offre et les prix » et il indique « travailler de manière générale sur ces questions de pouvoir d’achat : vérifier que les compagnies n’abusent pas et mobilisent les dispositifs publics comme le ministère des Outre-mer le fait à travers Ladom« , l’agence de l’Outre-mer pour la mobilité, récemment critiquée pour son manque d’envergure par une mission sénatoriale qui s’était notamment rendue en Guyane et à Maripasoula en février dernier.
Photo de Une : les Outre-mers et la Corse devraient être exonérés de l’éco-taxe sur les billets d’avions que le gouvernement prévoit de rehausser prochainement © Archives Guyaweb
Pour aller plus loin, relire cet article : CONTINUITÉ TERRITORIALE, L’ETAT PEUT ET DOIT MIEUX FAIRE
1 commentaires
Super, 3 euros de réduction, c’est la fête !
Il y a des taxes qu’ils devraient garder et prendre en charge d’autres taxes, comme la taxe d’aéroport !
Nous aurions une vraie réduction en Guyane.