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La solidarité s’organise après l’incendie du quartier informel de la Source de Baduel

La solidarité s’organise après l’incendie du quartier informel de la Source de Baduel

Après l’incendie qui a ravagé ce week-end près de 80% du quartier informel de la Source de Baduel à Cayenne, la solidarité s’organise pour venir en aide aux sinistrés. 650 d’entre eux sont hébergés en urgence dans les gymnases des collèges cayennais Gérard-Holder et Paul-Kapel où des distributions de vêtements sont organisées ce lundi à 16h et 17h. 

Déclaré samedi 27 juillet vers 15h, l’incendie du bidonville de la Source de Baduel, attisé par les fortes rafales de ce week-end, n’a été circonscrit que dimanche matin, vers 10h. L’origine du sinistre est pour l’instant inconnue, mais près de 80% de la zone d’habitat informelle, où 1500 personnes vivaient d’après les autorités, ont été détruits par les flammes selon la préfecture qui a activé dès samedi le centre opérationnel zonal afin de coordonner les opérations de secours puis la prise en charge des sinistrés.

650 d’entre eux ont été relogés en urgence dans deux gymnases mis à disposition par la Collectivité territoriale de Guyane (CTG), ceux des collèges cayennais Paul-Kapel et Gérard-Holder.

Ces réquisitions font suite à la « gravité et l’urgence de la situation » selon la CTG pour qui « ce drame est une nouvelle illustration des conséquences terribles de la misère extrême dans laquelle se retrouvent ces populations venues en Guyane en quête d’une vie meilleure« .

À la demande du préfet de la Guyane, un soutien alimentaire a été mis en place et est assuré par les associations Humanity First et Ordre de Malte qui fournissent les livraisons de repas sur les sites d’accueil provisoire des sinistrés de l’incendie. Ces deux associations sont rompues à ce genre de distribution et interviennent notamment auprès des demandeurs d’asile du site de La Verdure.

Aucune victime à déplorer 

En parallèle, une évaluation médicale des personnes sinistrées a été réalisée par le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis), et la cellule d’urgence médico-psychologique a été mobilisée sur chaque site pour prendre en charge les personnes qui le souhaitent.

Par ailleurs, des lits de camp supplémentaires ont été acheminés par les services de l’État vers les deux gymnases réquisitionnés et des rampes d’accès à l’eau devaient être installées par la Société guyanaise des eaux. La prise en charge des personnes évacuées est assurée par les services de l’État, en coordination avec la Collectivité territoriale de Guyane et la Mairie de Cayenne.

Néanmoins, les sinistrés manquent de tout après cet incendie ravageur. Plusieurs associations appellent en conséquence à la solidarité. C’est le cas de l’association Solidarité en mouvement (SEM)* qui procédera à des distributions de linge ce lundi à 16h au collège Holder où les femmes et les enfants sont hébergés et à 17h au collège Kapel où les hommes sont provisoire accueillis.

Le Secours catholique** lance également un appel aux dons, notamment de vêtements pour enfants et adultes, de draps et de serviettes, de denrées consommables sans cuisiner et de kits d’hygiène, pour venir en aide aux sinistrés du bidonville de la Source de Baduel. Les dons sont déposables à la délégation du Secours catholique à Rémire-Montjoly sise au 7, lotissement Abricot. 

L’association Yanaloha, qui collecte vêtements et denrées alimentaires, va également lancer une cagnotte en ligne pour venir en aide aux sinistrés.

L’incendie du Mont Baduel, malgré son importance, n’a heureusement pas fait de victime d’après les autorités, contrairement à l’incendie d’une autre zone d’habitat spontanée, en mars dernier. En pleine visite présidentielle, un squat de la rocade de Baduel, non loin de Raban, avait pris feu durant la nuit et trois personnes avaient péri.

« C’est un miracle » nous confie « Filou » qui habitait avec son fiancé « à la Montagne« . « Si l’incendie avait eu lieu la nuit, il y aurait eu beaucoup de morts » explique-t-elle, encore « sous le choc d’avoir tout perdu. J’ai mal au coeur. Les gens souffrent et c’est difficile de dormir la nuit, sans intimité et avec tout ce bruit« .

« L’aide arrive au compte-goutte »

Au collège Holder où nous nous sommes rendus, des centaines de femmes et d’enfants occupent tout l’espace du gymnase. Certains se sont même installés à l’extérieur, faute de place pour tout le monde. Difficile de savoir précisément combien ils sont, mais la majorité dorment à même le sol, sans lits de camp.

Devant le gymnase, les poubelles débordent déjà et les deux douches et deux WC mis à disposition sont clairement sous-dimensionnés. Sur place, nous avons croisé peu d’officiels. Quelques militaires du 9e Rima assurent la sécurité avec des gardiens privés. Les pompiers sont passés la veille recenser les femmes enceintes et les personnes sous traitement. Mais personne de la mairie ou de la CTG n’est à demeure sur site.

Plusieurs associations et églises ont apporté des denrées alimentaires, pas toujours adaptées aux habitudes culinaires des sinistrés, et des vêtements. Mais les distributions se font sans trop d’organisation. « Il y a beaucoup de solidarité, notamment de la communauté haïtienne qui constitue la majorité des sinistrés, mais l’aide arrive au compte-goutte donc elle est limitée » confie Gérard Pierre, coordinateur de la Daac. « Le plus urgent, c’est le relogement des gens » estime-t-il.

Photo de Une : capture d’écran d’une vidéo amateure de l’incendie du quartier informel de la Source de Baduel, détruit à 80% par les flammes ce week-end © DR

*Pour effectuer un don de linge pour enfant ou adulte, il est possible de contacter l’association SEM via ces numéros : +594 694 12 42 30, +594 694 92 83 75.

**L’association Le Secours catholique est joignable pour toute demande au +594 694 25 63 06

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1 commentaires

  • Bello973

    Il y a bientôt 40ans…Déjà. « On ne peut pas continuer à lancer des fusées sur fond de bidonvilles. ». Bah si, on peut…

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