Un an après avoir concédé la création de petites et moyennes entreprises privées mettant fin à 52 ans de monopole étatique, le gouvernement cubain a accordé mardi 16 août le droit aux investisseurs étrangers de prendre pied dans le commerce de gros et de détail de l’île.
Au pied du mur, le gouvernement cubain a annoncé ce mardi 16 août qu’il allait autoriser les investissements étrangers dans les commerces de gros et de détail pour tenter de résoudre les pénuries chroniques que subit le pays.
L’île traverse actuellement sa pire crise économique en 30 ans, aggravée par la pandémie de Covid et l’embargo imposé par les Etats-Unis depuis six décennies.
« Face aux fortes restrictions auxquelles nous faisons face, l’investissement étranger dans le commerce de gros et de détail, avec régulation par l’Etat, permettra d’élargir et de diversifier l’offre à la population et contribuera au rétablissement de l’industrie nationale« , a tweeté mardi le ministre de l’Economie, Alejandro Gil Fernandez.
Jusqu’à présent, les investissements étrangers à Cuba n’étaient autorisés que dans la production de biens, les services, ainsi que dans quelques secteurs d’activité comme l’hôtellerie.
Selon les nouvelles mesures, les entreprises de commerce en gros pourront être à 100% détenues par des investisseurs privés, mais les commerces de détail resteront soumis au régime d’économie mixte en vigueur dans l’île, dans lequel l’Etat conserve obligatoirement une participation.
Le gouvernement cubain conservera son monopole sur le commerce extérieur.
Une hausse des prix à la consommation de plus de 70%
Contrôlé par l’Etat, le secteur du commerce à Cuba éprouve de grandes difficultés pour capter des devises étrangères et s’approvisionner. Les Cubains sont contraints de faire de longues queues pour acheter aliments et autres produits de première nécessité en pesos cubains dans des magasins étatiques où l’offre est très limitée.
Des magasins où il est possible de payer en dollars ont commencé à fonctionner en 2019. L’offre y était généralement plus large, mais leurs rayons ont également commencé à se vider ces derniers mois en raison des pénuries.
Cette situation favorise le marché noir et alimente la spirale inflationniste. En 2021, les prix à la consommation avaient ainsi augmenté de 70% sur un an, selon des chiffres officiels.
En août 2021, le gouvernement cubain avait déjà autorisé les petites et moyennes entreprises privées, mettant fin à 52 ans de monopole d’Etat.
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