Samedi 18 Mai

Narcofiles : le marché de la cocaïne en pleine recomposition

Narcofiles : le marché de la cocaïne en pleine recomposition

Selon un rapport basé sur des milliers de fichiers du parquet colombien divulgués par des pirates informatiques, le marché de la cocaïne est en pleine évolution. Si la Colombie reste le plus grand producteur de cette drogue, d’autres acteurs dans le monde commencent à prendre de l’importance dans sa fabrication et sa distribution. Cette métamorphose du marché de la poudre blanche a été révélée par une fuite inédite de documents judiciaires : les « Narcofiles« .

Le rapport dessine les mutations des réseaux de production et de trafic de cocaïne dans le monde. Désormais, des groupes mexicains, albanais, brésiliens, équatoriens et israéliens commencent à gagner en puissance dans le commerce mondial de cette drogue, selon un groupe d’une centaine de journalistes de 23 pays différents qui a déchiffré sept millions de courriels et 38 000 fichiers divulgués par le groupe cybercriminel « Guacamaya », qui a piraté en 2022 les agences de sécurité et les armées du Mexique, du Chili, du Pérou, du Salvador et de la Colombie.

Ces « Narcofiles », publiés en plusieurs volets depuis le 6 novembre, montrent également le rôle de l’industrie bananière dans l’exportation de la cocaïne – les trafiquants utilisent les cargaisons de bananes pour cacher leur marchandise car les produits frais passent plus rapidement les contrôles douaniers – et la hausse du trafic le long de routes telles que le fleuve Amazone, d’où partent de plus en plus de sous-marins chargés de cocaïne vers l’Atlantique. L’un des nouveaux points chauds du marché de la cocaïne est aussi la triple frontière entre la Colombie, le Pérou et le Brésil.

Le rapport « Narcofiles » révèle aussi que les plantations de feuilles de coca se sont multipliées en Amérique centrale et au Mexique, tandis que la pâte de coca est de plus en plus transformée dans des laboratoires en Europe afin de rapprocher la production des zones de consommation et réduire les risques dû au transport.

En Colombie, la chute des prix de la feuille de coca et l’apparition de nouvelles drogues dans le monde ont porté atteinte au commerce de la cocaïne dans le pays. Bogota ne joue plus un rôle de premier plan dans la chaîne internationale du trafic de drogue, bien que de grandes structures criminelles telles que le Clan del Golfo, premier producteur mondial de cocaïne, continuent d’opérer dans le pays.

D’après l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) et le Centre latino-américain de journalisme d’investigation (CLIP), qui ont coordonné l’exploitation des Narcofiles, « on assiste à un processus d’atomisation » des groupes criminels colombiens qui mèneraient moins la danse sur le marché international de la cocaïne et seraient de plus en plus concurrencés par des groupes « mexicains, albanais, brésiliens, équatoriens et israéliens« .

Si l’on s’en fie aux chiffres de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Unodc), publiés en septembre dernier, la Colombie a un peu de marge avant d’être détrônée : en 2022, le pays a atteint un record de culture de feuilles de coca avec 230 000 hectares plantés et une production de 1738 tonnes de cocaïne. Jamais autant de poudre blanche n’avait été produite.

Photo : d’après un consortium de journalistes d’investigation qui a exploité des fuites judiciaires, le marché de la cocaïne est en pleine recomposition et sa maison mère, la Colombie, de moins en moins leader sur le marché © ministère des Affaires étrangères

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