Mercredi 06 Novembre

A peine nommée, la ministre de la Santé visée par une enquête

A peine nommée, la ministre de la Santé visée par une enquête

D’après des révélations de notre partenaire Mediapart, Agnès Firmin Le Bodo, nommée mercredi ministre de la Santé, est visée par une enquête pour n’avoir pas déclaré des cadeaux perçus. Pharmacienne de profession, la ministre qui a remplacé le démissionnaire Aurélien Rousseau, opposé à l’adoption de la loi Immigration, aurait reçu de 2015 à 2020, des produits de luxe de la part de la multinationale Urgo. Des bouteilles de champagne, du vin, des montres de luxe, des coffrets week-ends…, d’une valeur totale de 20 000 euros, qu’elle n’aurait pas déclarés. Ce qui constitue une infraction à la loi dite « anti-cadeaux ».

D’après Mediapart, l’enquête est ouverte « du chef de “perception non autorisée par un professionnel de santé d’avantages procurés par une personne produisant ou commercialisant des produits sanitaires ». Selon le média en ligne, l’enquête est instruite « dans le prolongement de l’affaire qui a abouti à la condamnation des laboratoires Urgo en janvier 2023 par le tribunal correctionnel de Dijon » et est diligentée par le parquet du Havre, en Seine-Maritime, là où Agnès Firmin Le Bodo dirige une officine.

Pharmacienne de profession, la ministre, ex-adjointe au maire du Havre Edouard Philippe dont elle est proche, « est soupçonnée de s’être fait livrer à 21 reprises, de 2015 à 2020, des produits de luxe ». Or les cadeaux des laboratoires aux professionnels du secteur sont strictement encadrés. La loi dite « anti-cadeaux » adoptée en 1993, et renforcée par l’ordonnance du 19 janvier 2017, interdit aux professionnels de santé de percevoir des avantages de la part des industriels.

Les pharmaciens ne peuvent pas « recevoir des avantages en nature, ou en espèces, sous quelque forme que ce soit, d’une façon directe ou indirecte, procurés par des entreprises assurant des prestations de santé, produisant ou commercialisant des produits de santé (à l’exception des produits cosmétiques et de tatouage) ou assurant des prestations de santé », peut-on lire sur le site de l’Ordre national des pharmaciens.

Des dérogations existent pour les cadeaux d’une « valeur négligeable », comme des fournitures de bureau dans la limite de 20 euros par an, ou jusqu’à 150 euros de livres et revues liés à la profession du bénéficiaire. Mais ces avantages doivent faire l’objet d’une convention signée entre le professionnel de santé et l’entreprise et d’une déclaration auprès des autorités.

Photo : Avant d’entrer au gouvernement en août dernier, Agnès Firmin Le Bodo, réputée proche de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, était députée (Horizons) de Seine-Maritime © Assemblée nationale

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