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Mayotte : une semaine après le passage de Chido, le pays rend hommage aux victimes du cyclone

Mayotte : une semaine après le passage de Chido, le pays rend hommage aux victimes du cyclone

En solidarité avec les habitants de Mayotte, une journée de deuil national est observée ce lundi 23 decembre. Le 101e département français a été frappé il y a 9 jours par Chido, le cyclone le plus dévastateur qu’ait connu l’archipel depuis 90 ans. Le bilan humain officiel, toujours très provisoire, fait état de 35 morts et environ 2 500 blessés. 

Drapeaux en berne sur les édifices publics, minute de silence à la mi-journée… le pays rend aujourd’hui hommage aux victimes du cyclone Chido, neuf jours après son passage dévastateur sur l’archipel de Mayotte. Cette journée de deuil national a été décrétée jeudi 19 décembre par le président de la Republique Emmanuel Macron lors de sa visite sous tension dans le département.

Plus d’une semaine après la catastrophe climatique, le bilan officiel, toujours très provisoire, fait état de 35 morts et environ 2 500 blessés. Mais les autorités redoutent un bilan bien plus lourd, alors que les bâtiments et cases des bidonvilles, où s’entassaient un tiers des 320 000 habitants du département le plus pauvre de France, ont été balayés par les rafales.

L’hypothèse d’un bilan humain de plusieurs dizaines de milliers de morts circule. Un sujet devenu sensible par le silence des autorités qui s’échinent à dire que la priorité est la mise en sécurité des vivants. Une mission a tout de même été diligentée, confiée à un sous-préfet, pour rechercher toutes les victimes du cyclone, en coopération avec les maires des communes et les cadis, ces autorités coutumières musulmanes.

Une gestion de crise qui interroge 

Chido, qui a traversé l’archipel le samedi 14 décembre, est le cyclone le plus dévastateur qu’ait connu Mayotte depuis 90 ans. Il a détruit la totalité de l’habitat précaire et causé des dommages colossaux.

Sur place, les secours sont à pied d’œuvre depuis plus d’une semaine pour rétablir les services essentiels comme l’eau, l’électricité et les réseaux de communications. Mais l’Etat est critiqué pour sa gestion de la crise et sur la lenteur des opérations de sauvetage, en particulier dans les quartiers informels.

En déplacement à Mayotte en fin de semaine dernière, le président de la République a été interpellé jeudi par la députée mahoraise Estelle Youssouffa (Liot) sur la situation des bidonvilles où la « population clandestine » a été « ensevelie ». La députée centriste a critiqué devant les caméras « l’absence de sauveteurs » dans ces zones reculées.

« Pour l’instant, on n’y est pas encore montés pour des raisons d’urgence sur les choses vitales » a répondu le préfet du département François-Xavier Bieuville, interrogé par Emmanuel Macron. À l’issue de sa visite, ce dernier a demandé « d’aller au contact de la population« .

Selon plusieurs médias, les distributions d’eau et de nourriture ne seraient pas à la hauteur des besoins. Et les autorités, confrontées à des difficultés logistiques (manque de réseaux de communication, d’électricité, de transport), peineraient à organiser les secours et à acheminer de l’aide dans les quartiers les plus déshérités.

« Vous êtes contents d’être en France« 

Lors d’un contact jeudi avec la population sur la commune de Pamandzi, Emmanuel Macron a fait face à la colère des sinistrés. Le chef de l’Etat a dû répondre aux accusations des Mahorais qui considèrent que la puissance publique les a depuis longtemps abandonnés.

Chahuté par les critiques et les cris de la foule en colère, le président a perdu son sang-froid. « Si ce n’était pas la France, vous seriez dix mille fois plus dans la merde. Il n’y a pas un endroit de l’océan Indien où on aide autant les gens ! » s’est-il agacé. « Si quelqu’un m’a entendu dire que tout va bien, qu’il lève le doigt ! Ce n’est pas vrai. N’opposez pas les gens ! Si vous opposez les gens, on est foutus parce que vous êtes contents d’être en France. »

Des propos jugés déplacés, notamment par la gauche et jusque dans le camp présidentiel. C’est le cas du sénateur de Mayotte Saïd Omar Oili (RDPI), pourtant membre du groupe macroniste au Palais du Luxembourg, qui a critiqué ce lundi matin sur Franceinfo ce paternalisme colonial. « Il a dit qu’en quelque sorte, nous n’étions pas des Français à part entière, mais des Français à part. » 

L’élu a également dénoncé le choix de la nomination du gouvernement qui doit intervenir ce lundi et coïncide avec l’hommage aux Mahorais, au risque d’éclipser médiatiquement cette journée de deuil. « Qu’est-ce qu’on va retenir de cette journée ? Le drame qui vient de se passer à Mayotte ou la nomination du gouvernement ? Comme d’habitude, on passe au second rang. À un moment donné, il faut laisser la politique de côté pour avoir un peu de compassion pour ces Mahorais, parce que jusqu’à maintenant, certains n’ont pas d’eau, d’électricité, c’est une question de survie. »

Photo de Une : l’archipel mahorais a été ravagé par le cyclone Chido le 14 décembre © Sécurité civile

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4 commentaires

  • Bello973
    23 décembre 2024

    Macron qui nous fait du Frog à Mayotte. Plus d’une semaine avant d’intervenir sur les zones informelles les plus sinistrées. Mais bon, ils ont déjà bien de la chance d’être français…Ce sénateur du groupe macroniste n’hésite donc pas à parler de « paternalisme colonial » et de « citoyens à part ». Et du côté de cette députée centriste qui elle évoque bien le mépris, ce n’est pas tellement mieux:

    « Pour l’élue mahoraise, « la petite tambouille parisienne continue et on s’en fout de Mayotte, c’est grave ». Estelle Youssouffa se dit « bouleversée » et « trouve cela tellement méprisant, tellement grave, tellement médiocre ». » (Radio France)

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-lundi-23-decembre-2024-6584311

    Tu trouves qu’ils mesurent bien la situation comme il faut, ces élus mahorais centristes, Frog? Ce ne sont pourtant pas des indépendantistes ces deux là…Trop ingrats à ton goût ces élus représentant des citoyens de seconde zone?

  • le Jaguar
    24 décembre 2024

    Le matador va les recadrer !

  • Morvandiau
    26 décembre 2024

    La honte absolue, ce sont ces milliers de fonctionnaires qu’on évacue vers la Réunion. Bien peu d’entre eux restent en se disant que leur place est à Mayotte pour aider à remettre l’ile debout. Des gens venus pour les primes, le sursalaire, le logement de fonction, etc…qui se débinent parce que leur petit confort est menacé.
    La gestion de la crise par les institutions n’est pas du tout à la hauteur, et c’est du pain béni pour le Groupe d’Initiative de Bakou (dont Jean Victor Castor est un des fondateurs) qui, attiré par l’odeur du sang, inonde les réseaux sociaux d’un France bashing indécent, qui finira bien par avoir des conséquences.

  • Bello973
    26 décembre 2024

    « La honte absolue, ce sont ces milliers de fonctionnaires qu’on évacue vers la Réunion. Bien peu d’entre eux restent en se disant que leur place est à Mayotte pour aider à remettre l’ile debout. Des gens venus pour les primes, le sursalaire, le logement de fonction, etc…qui se débinent parce que leur petit confort est menacé. »

    Wouww, plus besoin de GIB avec toi Morvandiau. Parce que ça aussi c’est du bashing indécent et gratuit…envers des compatriotes, bien confortablement allongé dans ton hamac guyanais. Ces fonctionnaires eux aussi ont été très durement touchés par la catastrophe…Certains ont également tout perdu, ou presque, et beaucoup sont en situation de précarité… Et si ils ont les moyens de se ressourcer ailleurs, ils y vont…C’est parfaitement compréhensible humainement. Les individus n’ont nullement l’obligation absolue de subir les conséquences des années d’errement de leurs institutions, pas plus que cette mauvaise gestion de crise. Ces évacués sont sur des listes d’attente et ce sont donc les autorités qui valident leur départ. Charge à elles de faire éventuellement le tri sur les fonctionnaires essentiels en ce moment (santé, sécurité, etc.)… lesquels se défilent au demeurant très rarement devant leurs responsabilités. Mais d’autres tels que les profs sont bien moins utiles en ce moment vue la situation…sans parler de leurs gamins. Il n’y a donc aucun intérrêt à ce qu’ils restent dans un contexte aussi pourri (problème d’eau, de nourriture, d’hébergement) où ils deviennent eux-mêmes une charge. Les faire ainsi passer pour des profiteurs qui se débinent, c’est franchement dégueu.

    « « On n’avait plus d’eau courante, ni d’électricité. Est arrivé un moment où l’on était obligé de se laver » à l’eau de source en bouteille, raconte une enseignante, un nouveau-né dans les bras, depuis la salle d’embarquement de l’aéroport de Dzaoudzi. « J’ai demandé au rectorat à partir. Je protège juste ma fille. » … « Au début on ne voulait pas quitter le navire en marche », explique Delphine Petit, qui vit depuis neuf ans à Mayotte, tout en dépliant la poussette de son jeune fils. Mais avec des conditions sanitaires dégradées, une aide humanitaire encore absente dans le bourg de Tsingoni (centre) où elle enseignait, et son petit qui avait des démangeaisons et la diarrhée, « on était devenu des boulets sur ce navire ». D’où sa volonté de partir « aussi vite que possible », « pas pour toujours mais pour trois semaines ou un mois ». Chez elle vivront jusqu’à son retour des habitants d’un bidonville voisin, indique Delphine Petit, ajoutant avoir « donné toutes (ses) fringues » aux victimes de Chido et aidé à réparer le toit de son école. « J’ai fait ma part », assure-t-elle. « Je ne me sens pas coupable de partir. » » (TV5 Monde 24/12/2024)

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