En juillet 2019, trois militaires trouvent la mort en Guyane, la mère du caporal chef défunt Mickael Vandeville pointe « l’absence d’équipement de protection et de dispositif médical suffisant, l’imprudence dans la destruction de la galerie » ainsi que la lenteur judiciaire
Sur l’absence d’équipement de protection « Les militaires n’étaient pas porteurs de l’unique détecteur 4 gaz, dont le réglage trop sensible nuisait manifestement à une utilisation opérationnelle (voir ce lien) On peut s’interroger sur ce réglage étant précisé que ce matériel doit être vérifié semestriellement alors que le dernier contrôle datait du 18 avril 2018 (D.783). Ils n’étaient pas plus porteurs d’un appareil respiratoire isolant (ARI), pourtant évoqué dans les procédures du groupe de spéléologie de la gendarmerie nationale (D.689). La section FOS (fouille opérationnelle spécialisée ) du 19ème régiment de génie de Besançon n’était pas dotée d’un tel matériel….
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7 commentaires
C’est invraisemblable et inadmissible les manquements commis par l’armée dans ce dossier. Et le pire pour la famille des victimes, c’est ce silence assourdissant de la grande muette. On ne les lâchera pas. Bravo Frédéric pour cet article en 7 parties. Ça a dû te demander énormément de temps. Mais on voit que ça te passionne. Merci donc pour toute cette information fouillée et une fois de plus « Honte à l’armée ! »
C’est un remarquable article, mettant en évidence les dysfonctionnements qui ont conduit à la disparition des trois militaires. La grande Muette ne s’honore pas avec l’aide de la justice à convenir des manquements qu’il y a eu qui ont conduit aux intoxications mortelles.
Pourquoi donc ne pas mettre en place les moyens pour l’avenir de façon que ces terribles évènements ne se reproduisent pas?
On espère même carrément que ces moyens évidents sont d’ores et déjà en place… 89 puits illégaux ont été détruits en 2023. Vu le drame de 2019, il semble en effet impossible d’imaginer que les dispositifs de protections puissent ne pas être scrupuleusement mis en œuvre désormais.
C’est vrai qu’un tel silence de la justice, presque quatre ans après l’ouverture de l’information judiciaire…C’est assez impressionnant. Il faudrait peut-être demander à M.Reuge de solliciter un petit peu plus le soutien de la grosse Bertha… Cela n’intéresse pas l’AFP (qui avait bien relayé l’ouverture de l’information judiciaire) ce genre d’info sur l’omerta et l’inertie judiciaire locale? Ou même mieux, quitte à citer du Plenel, demander aussi l’aide du partenaire Médiapart.
Ceci-dit, dans l’affaire Jallal Hami, cet élève officier de Saint-Cyr mort par noyade lors d’un bizutage en octobre 2012. Le procès n’a eu lieu que huit ans après…L’inertie structurelle de la justice, ou même les éventuelles réticences coupables de l’armée…on connaît donc. Et cela n’a rien de spécifique à la Guyane. A noter tout de même que dans cette autre affaire, l’ouverture d’une information judiciaire pour homicide avait eu lieu un mois après le drame, et les mises en examen étaient intervenues en juin 2014, moins de deux ans après l’accident. Dans notre cas d’espèce l’inertie est donc d’ores et déjà au moins deux fois plus importante, en terme de durée de l’instruction…Quatre ans d’instruction pour des manquements aussi évidents? Sans même parler du démarrage de l’instruction un an après…au lieu d’un mois après l’accident, pour l’affaire du bizutage.
De mon point de vue, c’est donc le défaut de communication et d’explication du parquet local, au moins sur les raisons spécifiques d’une telle lenteur, qui est d’autant plus choquant… Ce silence de l’institution et des femmes et hommes de l’institution (procureur, procureur général, juge…) face aux interrogations et relances d’une mère de victime…Indépendamment de l’indolence régalienne tropicale habituelle… On a beaucoup de mal à comprendre un tel manque d’humanité… Pression de l’armée, ou simple cynisme institutionnel endémique?
J’ai ajouté la signification d’un sigle que j’ignorais : POP, il s’agit d’une procédure opérationnelle permanente (POP), c’est une procédure de sécurité qui décrit comment affronter un risque et en réduire l’effet.
Merci M. FARINE pour cet excellent article
« Une mise en examen pour homicides involontaires et blessures involontaires signifierait que pour la juge d’instruction Eléonore Drummond, 119ème au classement des auditeurs de justice en 2018… ». Et son rang apporté quoi à l’enquête ? 119 sur plus 300…elle est dans le premier tiers, vous validez ? Le rang de sortie conditionne la qualité de son travail ? Étrange.