Mardi 23 Avril

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Lutte contre le racisme : Serville interpelle le gouvernement

Lutte contre le racisme : Serville interpelle le gouvernement

Le député guyanais s’alarme de la libération de la parole raciste et demande la mise en œuvre de l’article 2 de la loi Taubira de 2001.

Lors de la séance du 19 juin Gabriel Serville a évoqué « la multiplication des incidents racistes symptomatique du retour en force des discours politiques et médiatiques haineux, voire négationnistes du crime contre l’humanité qu’ont été l’esclavage et la traite négrière », ainsi que les « discriminations subies par les millions de citoyens noirs de ce pays, en grande partie basées sur les stigmates, représentations stéréotypées et les préjugés hérités de l’époque de la colonisation et de la traite ».

Le député de Guyane a souligné le « manque d’éducation vis-à-vis de l’histoire de notre pays et notre rôle dans cette tragédie humaine qui explique (…) les situations que l’on observe aujourd’hui » et dans le but « qu’enfin la France fasse face à son histoire » il a rappelé « l’obligation d’enseignement et de recherche prévue par l’article 2 » de la loi Taubira de 2001 tendant à la reconnaissance de la traite négrière et de l’esclavage comme crimes contre l’humanité.

Gabriel Serville s’est dit fort déçu que la réponse apportée par le gouvernement par la voix du ministre de l’Intérieur soit uniquement « sous son volet répressif » car selon lui une telle approche « ne changera rien à la situation vécue par ces millions de Français qui voient leurs bourreaux érigés en héros nationaux » à l’instar de Jean-Baptiste Colbert, père du Code Noir.

Pour le député de la première circonscription de Guyane face au racisme « c’est bien à l’éducation qu’il faut donner priorité ; une éducation basée sur une recherche objective, seule à même d’assurer la réconciliation entre toutes les composantes de la nation et de leur permettre de regarder, enfin, tous dans la même direction du respect ».

« Nous sommes à vos côtés, totalement mobilisés contre tout acte, toute expression, toute manifestation de racisme et d’antisémitisme » a assuré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, pour qui « chaque acte de racisme et d’antisémitisme est une atteinte à ce que nous sommes »

Pour rappel, le 10 juin dernier lors de la commémoration de l’abolition de l’esclavage en Guyane, l’ancienne Garde des Sceaux Christiane Taubira avait condamné les propos “inqualifiables” tenus sur l’esclavage le 1er juin dernier par la chroniqueuse Christine Angot, qui ont provoqué un tollé et suscité 900 signalements auprès du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Les esclaves acheminés par le commerce triangulaire étaient « en pleine forme, en bonne santé » avait estimé Christine Angot à une heure de grande écoute dans une émission d’une chaine du service public (Guyaweb du 10/06/2019).

 

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9 commentaires

  • raf973

    Bonjour M. SERVILLE

    C’est très bien de rappeler le gouvernement sur le sujet du racisme. Mais que peut-on ou doit on penser quand une personne comme Kemi SEBA est accueilli à bras ouvert à la CCIG et que ce dernier fait sa propagande sur toute le Guyane ?

    Ce monsieur n’est pas un exemple d’ouverture ni de tolérance et pourtant il fait des conférences ici en Guyane et on accepte sans rien dire qu’une personne qu’on peut qualifier de raciste vienne déverser sa haine.

    Petit rappel sur le mouvement( Tribu Ka) de ce monsieur : L’ultime objectif de la Tribu Ka : la ségrégation des races. Dans des discours “afrocentrés”, Kémi Séba milite pour le retour de son peuple à sa terre, l’Afrique. Selon lui, les Noirs ne doivent pas se “mêler” aux Blancs ou aux Arabes : le métissage et l’intégration sont des traîtrises. Il va jusqu’à qualifier de “primates” et “macaques” les Kémites qui fréquentent des non-Kémites. »)

    Tout ça pour vous rappeler que le racisme n’est pas à sens unique et qu’il n’est pas qu’à Paris mais qu’ici même en Guyane on accueille de personnes au discours de haine et raciste, et personne ne dis rien.

    Cdlt

  • MAIPOURI

    Une chroniqueuse médiocre et des politiciens incultes.

    Christine Angot, qui n’est pas l’analyste la plus fine du moment, s’est pris les pieds dans le tapis récemment à propos de l’esclavage, d’ailleurs plus par ses habituels problèmes de forme, que sur le fond du dossier.
    Mais, de leurs côtés, il serait bon que nos « concienses politiciennes » locales, Gabriel Serville et Christiane Taubira en l’occurence, qui n’y connaissent rien, arrêtent de flatter bassement leur électorat en jouant sur l’émotivité.
    Le problème de fond reste, et restera toujours, cette habitude de la classe politique – une spécialité typiquement française – de nous pondre des lois mémorielles à tout va, pour récolter des voix communautaires. Les élus qui nous font ces textes, comme ceux qui les votent, n’y connaissent souvent strictement rien. Les plus honnêtes se laissent porter par leur émotion, les petits futés par leurs intérêts politicards. Mais le fait d’être un descendant d’esclave, ou d’être un élu compatissant aux douleurs passées, n’en fait pas pour autant un historien.

    L’ensemble des lois mémorielles (Gayssot, Taubira, génocide arménien) sont en soit complètement déplacées du point de vue de la recherche historique et de l’enseignement de l’histoire. On essaie d’inscrire une sorte de vérité officielle dans le marbre, sans rien y connaître.
    La notion même de crime contre l’humanité amène à créer une concurrence mémorielle entre communautés ; pour résumer, c’est à celui qui montrera qu’il a le plus souffert.

    Mais convenons tout de même – et c’est seulement là une question de bon sens qui n’est remise en cause par aucun historien sérieux – que sur le fond Christine Angot a raison.
    Si nous passons outre son ton insupportable, et le souvenir que nous partageons tous de ses logorrhées habituelles, nous devons convenir que si la Shoah et l’Esclavage (et traite) ont tous les deux été qualifiés de crimes contre l’humanité par la loi française, ces crimes sont de natures différentes : l’un vise à exterminer des individus, l’autre concerne un commerce d’êtres humains pour les contraindre à un travail forcé.
    Même s’il y a une certaine mortalité à bord des navires négriers lors de la traversée, qui est indéniable, et que constatent tous les historiens, ils constatent aussi :
    – que le taux de mortalité est très variable d’un bateau à l’autre, et dépend essentiellement de la durée du trajet. Plus celui-ci est long (avaries, mauvais temps), plus le taux de mortalité est élevé,
    – que faible ou élevé, le taux de mortalité constaté dans l’équipage (libre) est souvent équivalent à celui constaté dans la cargaison de captifs, qu’il touche ainsi l’ensemble des personnes présentes sur le navire,
    – que les captifs ayant, dans les colonies, une valeur marchande très importante, il était important qu’ils arrivent dans les meilleures conditions physiques (les esclaves malades à leur débarquement étant interdits à la vente, et soignés aux frais des traiteurs ; les captifs morts constituaient eux des pertes sèches).

    Pour finir sur une note historique, car en définitive c’est bien là le seul sujet, j’aimerais citer un texte portugais. Les Portugais du Brésil (grands importateurs de captifs africains), occupèrent la Guyane de 1809 à 1817. Le gouverneur portugais de Cayenne (Maciel Da Costa) prit, dès le 1er septembre 1810, une ordonnance relative à la traite négrière à Cayenne, dont on donne ci-dessous le texte de l’article 10, qui est éloquent :
     » Si d’après la visite de santé et le procès-verbal, il se trouve que les esclaves aient été traités inhumainement dans le voyage, ou qu’ils aient été transportés en plus grand nombre que ne le comporte la grandeur du navire, de sorte qu’il put en résulter mortalité ou épidémie, les capitaines, maîtres et subrécargues, seront immédiatement arrêtés, mis en prison pour un mois et condamnés à deux mille francs d’amende au profit de la Caisse des invalides. »

    Il n’est pas mauvais de temps en temps que le mémoriel se nourrisse d’histoire, et cesse d’être seulement l’objet d’une utilisation politicienne ou communautaire.

  • MAIPOURI

    Pour Raf973
    Oui Kemi SEBA (c’est son nom d’artiste lol) est un multirécidiviste de propos antisémites, racistes, etc. et qu’il a été condamné plusieurs fois par la justice française.
    Rappelons pour les bonnes consciences locales qu’il a été condamné le 30 novembre 2007 par le tribunal correctionnel de Paris pour négationnisme (négation de crime contre l’humanité).
    Voilà en résumé l’invité d’honneur qui a été invité à faire une semaine de tournée en Guyane par le « Komité drapo », qui a pu prononcer une conférence dans l’amphi de la CCIG, mais aussi – on croit rêver – dans la salle du Conseil municipal de Saint-Laurent-du-Maroni.
    Et c’est gens-là, élus politiques ou consulaires, ont l’impression de faire partie de l’élite de ce pays…

  • raf973

    Merci

  • GZ

    https://uploads.disquscdn.com/images/5e5fa03b7fb9e8607b7de66b3f6a46714bf36d0befbc33d8c9a3dd67d4a7129f.gif

    Morvandiau

    Voici-haut, made by Maipouri, les éléments de réponse à votre question posée sur les raisons du déni / occultation des quelques centaines de milliers de morts Amérindiens.

    Je prends mon café :-)

  • Morvandiau

    @raf973
    Entièrement d’accord avec votre analyse.
    Mr Serville se pose en pourfendeur du racisme mais reste impassible devant un Kémi Séba qui vient distiller sa haine en Guyane avec le passif qu’on lui connait.
    C’est très troublant.
    Cette posture semble donc être une imposture…

  • Et la traite moyen orientale qu’il ne faut pas mentionner pour ne pas stygmatiser les jeunes beurres de banlieue (selon Taubira)

  • raf973

    On attends sa réponse ……

  • Desijose

    A la sousoupe, les élections approchent

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