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«Je vais la défoncer quand je vais la revoir cette pute» : une Brésilienne organise l’enlèvement d’une rivale…

«Je vais la défoncer quand je vais la revoir cette pute» : une Brésilienne organise l’enlèvement d’une rivale…

Virginie Fettler avocat de la victime entre en scène :  » Ce sont des faits d’une gravité exceptionnelle, un film de série B dont on aurait pu avoir envie de rire mais on est dans la vraie vie »

« Comment ces deux personnes (en fait trois, ndlr) plus un mineur ont-elles pu avoir l’idée d’enlever, de séquestrer, de frapper madame, tout ça dans un fourgon ? » ajoute-t-elle.

« Ma cliente a osé venir au procès mais elle a peur.

C’est bien beau de présenter des excuses (…) » poursuit l’avocate.

« Un des témoins a dit à Madame Gémaque : « tu es devenue folle, tu lui en veux » (…) Les faits sont reconnus, c’est à mettre à leur crédit même s’ils ne le sont qu’à minima (…) » déclare-t-elle.

Et de poursuivre : « Elle (Katrina Maciel) ne peut plus vivre comme auparavant. Elle a cru mourir ce jour-là. Elle ferme (son magasin) le lundi car elle ne peut plus rentrer seule dans la boutique (…) C’est douloureux pour la victime (de revenir sur cette histoire), elle n’a pas vu de psychologue. »

« Je vous demande une peine à la hauteur des enjeux et une expertise sur le caractère « inquiétant » de Joele Gémaque Dias (…) 4000 euros pour le préjudice solidairement payé (par les prévenu(e)s) et 1000 euros au titre du 475-1 (frais de procédure)« 

Joele Gemaque était dans un déferlement de violence. Elle était en train de rigoler en frappant la victime

Le ministère public intervient au soutien de l’accusation :

« Je reprends l’un des termes de l’avocate de la victime, c’est « irréel », on est à un stade que l’on atteint rarement. On a 4 personnes dont une est au Brésil. J’ai du mal à comprendre (le but de l’entreprise, ndlr). La victime a eu le courage de se déplacer (…) Elle a eu une séquestration pendant 2 heures, cela a du lui sembler une éternité.

Les prévenu(e)s avaient des cordes, une arme, un poing américain. Elle n’a pas été que menacée, elle a été frappée. Des coups ont déjà été portés à l’extérieur du véhicule avec un poing américain. Elle a eu le pistolet pointé sur elle. Le mineur en a témoigné : « Joele Gemaque était dans un déferlement de violence. Elle était en train de rigoler en frappant la victime. Elle était comme folle. »

L’opération a été préparé il a fallu trouver un fourgon, l’arme… Elle a encore été menacée après les faits.

Pour Benédicte Marais du parquet « le profil de madame Gemaque est « particulier » puisqu’elle considère que c’était « une erreur » simplement »

« Pourtant jusqu’au 8 décembre, madame est encore en train de traiter la victime de pute et de dire je vais la défoncer » ajoute-t-elle.

« Vis à vis du petit frère de madame Marquès Macedo, madame Gémaque n’a pas de compassion, elle est dans son truc, alors qu’un coup de feu s’est perdu et qu’il a le doigt abîmé, le jeune est abandonné. », continue-t-elle.

« Il est là comme un teubé au lieu de venir m’aider » poursuit Bénédicte Marais citant Madame Gémaque parlant du petit frère, « pour elle, toutes les personnes sont des objets » .

Joele Gémaque « mérite une peine sévère à la hauteur des faits », estime-t-elle.

Quant à madame Macedo « elle n’est pas simplement suiveuse, elle participe à l’élaboration, recherche l’arme… »

Quant à la « conductrice » absente, madama Diaz de Souza, « elle a donné la corde ».

Le ministère public a, dès lors, requis « pour madame Diaz de Souza, 18 mois de détention avec un mandat d’arrêt et une interdiction du territoire.

Pour Jessica Macedo Marquès, 3 ans ferme d’emprisonnement, maintien en détention, 10 ans d’interdiction de porter une arme

Pour madame Joele Gémaque 6 ans d’emprisonnement, maintien en détention, 10 ans d’interdiction de porter une arme et une interdiction définitive du territoire ».

Place à un avocat de la défense survolté, Me Jérome Gay : « Je crois que le caractère irréel de cette affaire est dans les réquisitions du ministère public ».

« Si la victime était terrorisée, elle ne serait pas à l’audience (…) Cela ne fait pas 4 mois que je suis en Guyane ! «  vitupère Me Jérôme Gay visant l’inexpérience de la jeune représentante du parquet.

« Elles ont reconnu les faits (…) il faut des peines sérieuses. La société a besoin d’apaisement. On a des primo-délinquants qui sont là ou alors madame Gemaque a juste eu une condamnation à 500 euros », continue-t-il.

« Elles ont reconnu les faits avec leurs propres mots, elles n’ont pas votre bagage intellectuel » clame l’avocat.

A propos de Joel Gémaque l’avocat lève toujours la voix :  » Elle va vivre en Guyane jusqu’à la fin de sa vie puisqu’elle y a deux enfants et (désignant le compagnon) c’est lui qui a payé les honoraires si vous voulez tout savoir ! ».

Avant de reprendre : « Ma colère est légitime par rapport à l’excès (…) C’est non satisfaisant au niveau de l’équilibre des forces »

Il s’adresse pour terminer au tribunal : « Vous avez un travail à faire sur les peines que le parquet n’a pas fait ».

« Je présente mes excuses à tout le monde. J’ai deux enfants de 3 ans et 11 mois. », dit Joel Gémaque qui a la parole en dernier.

Le verdict après le délibéré est le suivant :

Le tribunal  » prononce une relaxe concernant l’association de malfaiteurs pour les prévenus, condamne pour le surplus à 5 ans de détention dont un an avec sursis pour Joele Gémaque Dias, 3 ans de détention dont un an avec sursis pour Jessica Macedo Marques, un an de prison pour Joiana Dias Da Silva ( l’absente, certainement au Brésil), avec mandat d’arrêt ».

Joele Gémaque Dias et Jessica Macedo Marques étaient déjà en détention provisoire depuis la fin de leur garde à vue le 9 décembre (2)

Et par ailleurs, le tribunal « ordonne la consignation de 2000 euros pour la partie civile solidairement et 800 euros au titre du code de procédure civile » en attendant « une expertise de la victime ».

Il y a des airs, toutes proportions gardées, dans le modus operandi, d’affaire Méthon…

FF

(1) Dans le reste du procès, il est apparu que Joele Gemaque laissaut entendre que c’est elle qui avait des relations avec les factions. Une manière de faire peur, a-t-elle précisé.
(2) Le 20 décembre, le tribunal correctionnel les avait maintenu en détention.

Le procès s’est tenu le mardi 3 janvier 2022.

Photo de Une : les poursuites à l’encontre de madame Joel Gemaque, Jessica Marqués était, pour sa part, poursuivie pour les 3 premières infractions

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