Dans une étude menée en 2022 et publiée lundi 30 octobre, l’Agence d’urbanisme et de développement de la Guyane informe de l’évolution des loyers privés en Guyane. Ceux-ci ont fortement augmenté de 2020 à 2022 et placent la Guyane en tête des territoires français où les loyers sont les plus élevés, juste derrière la capitale parisienne.
La Guyane manque de logements mais surtout de logements aux loyers abordables. C’est le constat dressé par l’Agence d’urbanisme et de développement de la Guyane (Audeg) qui a publié lundi 30 octobre un nouveau tableau de bord des loyers du parc de logements privés en Guyane pour l’année 2022.
Les données récoltées révèlent « une tendance à la hausse des loyers dans la région, confirmant ainsi la situation de l’extrême cherté du marché locatif guyanais« , souligne l’Audeg qui assume notamment un rôle d’observatoire depuis sa création en Guyane en 1978, en plus de ses missions d’accompagnement des collectivités et des institutions publiques dans les domaines de l’urbanisme, de l’aménagement et du développement.
Selon l’étude qui s’est focalisée sur un échantillon de 1850 logements privés de neuf communes de Guyane – soit 8% du parc locatif privé – proposés à la location sur le site de petites annonces Leboncoin, « les montants des loyers ont augmenté de manière significative en Guyane » entre 2020 et 2022. La hausse annuelle est d’après l’Audeg de 3,08% pour les montants totaux de loyers et de 2,06% pour les montants par mètre carré qui incluent les charges.
En résulte en Guyane un loyer mensuel médian hors charges qui s’établit à 15 euros par m2 en 2022 et à 15,63 euros par m2 charges comprises. Pour un logement meublé, il faut plutôt compter 20 euros du m2 alors que le loyer d’un logement dépourvu de meubles est en moyenne à 14,40 euros du m2. À noter également que le prix au m2 pour un appartement (16,22 euros) est en moyenne plus élevé que pour une maison (14 euros / m2).
Le loyer moyen pour un appartement s’élève à 786 euros en Guyane et 1 200 euros pour une maison. Mais ces moyennes connaissent cependant de grandes variations en fonction des « caractéristiques des biens immobiliers disponibles à la location » qui varient considérablement d’une commune à l’autre.
La Guyane juste derrière Paris
En effet, les communes de Rémire-Montjoly (16,92 euros /m2), Kourou (16,57 euros /m2), Cayenne (16,22 euros /m2) et Saint-Laurent (15,63 euros /m2) ont enregistré les loyers médians au mètre carré les plus élevés, « tous supérieurs à la médiane régionale« .
En revanche, Roura affiche le loyer médian au mètre carré le plus bas, à 11,13 euros /m2, et Macouria se distingue par une baisse de 2,41% des montants de loyers totaux et une augmentation de 11,5% des montants par mètre carré, « probablement due à une distribution différente des tailles de logement en location entre 2020 et 2022 » indique l’agence.
La hausse la plus importante a eu lieu à Rémire-Montjoly, avec une augmentation de 7,38% pour les montants totaux et de 4,11% pour les montants par mètre carré. Tandis que les loyers de Cayenne, qui restent élevés, ont été assez stables entre 2020 et 2022 avec une augmentation de 0,16% par an pour les montants totaux et de 1,44% par an pour les montants par mètre carré.
Néanmoins, ces résultats classent la Guyane en tête des territoires français où les loyers sont les plus élevés, après Paris et sa région où il en coûte en moyenne 24,9 euros du m2 pour se loger en location. La Guyane possède donc des loyers médians plus importants que des régions du pourtour méditerranéen et les grandes agglomérations lyonnaise et bordelaise où les loyers comptent parmi les plus élevés de France.
80% des Guyanais éligibles au logement social
On connaissait déjà les défis guyanais en termes d’accès au logement avec l’objectif fixé en 2016 par l’Opération d’intérêt national (OIN) de 4 000 logements neufs construits par an pour répondre à la croissance démographique du territoire. À ce jour, l’Établissement public foncier d’aménagement de la Guyane (Epfag), qui doit en ériger la moitié chaque année, en construit plus 1 000 que 2 000 nous indiquait en décembre 2022 Romain Pinaud, le chef des opérations de l’Epfag pour l’Île de Cayenne.
Avec cette étude, l’Audeg vient rappeler l’enjeu d’avoir des logements abordables et à loyer (très) modéré. Car avec de tels montants, une grande partie de la population est d’office exclue du marché locatif. En effet, selon l’Insee en 2022, 53% de la population en Guyane vivent sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 1 010 euros par mois.
Selon la feuille de route de l’OIN, la majorité des logements prévus par l’Opération d’intérêt national doivent être sociaux alors que 80% de la population sont éligibles à ces habitations à loyer modéré.
Photo de Une : en Guyane en 2022, le loyer médian s’établit à 15,63 euros /m2 charges comprises selon l’Audeg © Archives Guyaweb
2 commentaires
J’ai multiplié le prix du mètre carré que vous indiquez pour Cayenne avec la superficie de la maison que nous louons à un particulier dans un lotissement privé.J’ai sous les yeux les chiffres de l’expert surface logement 98,97 m2,surface annexe 26 m2 (si vous voulez recevoir des amis) la surface du terrain 910 m2. La maison a été entièrement rénovée ;3 chambres à coucher ,1 salle d’eau, 2 WC, 1 séjour , 1 entrée, cuisine de 12 m2 équipée,portes et fenêtres sont en bois du pays,grilles de protection le tout pour 800 euros.C’est raisonnable mais le locataire chanceux ne l’est pas hélas! Il y a en Guyane des logements pas trop chers, mais c’est rare.
Bon…ben ça va faire une semaine maintenant. Aucun esthète du fake à l’horizon, pour nous balancer un skud en carton-pâte sur les « locataires guyanais les plus riches de France… ». Vous pouvez sortir des abris les gars…