Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’Organisation des Nations Unies somme le gouvernement français de garantir le consentement des Amérindiens au projet de mine industrielle de la Montagne d’Or.
Dans un avis daté du 14 décembre 2018 et rendu public le 10 janvier 2019, le Comité onusien somme la France de garantir le droit à la consultation et au « consentement libre, préalable et éclairé » des peuples autochtones concernés par le projet Montagne d’Or, notamment via la réalisation d’une « étude d’impact social et environnemental » incluant leur « participation effective », et d’envisager la suspension du projet jusqu’à ce que ce consentement ait pu être obtenu.
Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale s’étonne en effet de l’absence de consultation des Amérindiens de Guyane « en dépit de l’impact négatif du projet minier sur le contrôle et l’usage (…) de leurs terres, notamment les menaces pesant sur leurs écosystèmes, la déforestation et les sites archéologiques ».
Cette procédure inédite pour la France intervient suite à une requête déposée par l’Organisation des Nations Autochtones de Guyane et le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’Organisation des Nations Unies demande au gouvernement français de lui fournir une réponse d’ici au 8 avril prochain.
L’Organisation des Nations Autochtones de Guyane fait savoir qu’elle « se joint à la sommation du CERD et demande à l’Etat français de se rapprocher du Mécanisme d’experts des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones chargé de fournir aux États des conseils techniques sur les droits des peuples autochtones et faciliter le dialogue entre les différentes parties ».
Pour rappel, les différentes organisations autochtones de Guyane ont signifié publiquement à plusieurs reprises leur opposition résolue au projet de mine industrielle de la Montagne d’Or porté par un consortium russo-canadien (Guyaweb du 20/11/2018).
Ce projet a fait l’objet d’un débat public en Guyane du 7 mars au 7 juillet 2018 et son compte-rendu a été diffusé par la Commission Nationale du Débat Public début septembre (Guyaweb du 07/09/2018).
Retrouvez ici notre dossier sur l’affaire de la Montagne d’Or
1 commentaires
à signaler que ce maudit sujet parait aussi en anglais et peut donc être facilement diffusé aux diverses organisations internationales, que ce soit à Paris, à Genève, à Bruxelles, ou à New York (et même à Cayenne …). Mille bravos à l’ONG « International Service for Human Rights » (ISHR) !
http://www.innercitypress.com/enviro2frenchguiana011019.html
Mining Project in French Guiana Called Out for Hypocrisy and No Consent from Indigenous