Vendredi 23 Mai

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Emmanuel Macron se rend en Nouvelle-Calédonie pour y installer « une mission de dialogue et de reconstruction économique »

Emmanuel Macron se rend en Nouvelle-Calédonie pour y installer « une mission de dialogue et de reconstruction économique »

Accompagné de trois ministres, le chef de l’Etat se rend ce mardi soir en Nouvelle-Calédonie pour y installer « une mission de dialogue et de reconstruction économique« , une semaine après le début des violences qui secouent l’archipel du Pacifique-Sud et ont provoqué la mort de six personnes sur fond de contestation d’une réforme visant à élargir le corps électoral. 

« Le président se rend sur place dès ce soir, heure de Paris, pour y installer une mission. » Cette annonce a été faite ce mardi en fin de matinée par la porte-parole du gouvernement à l’issue du Conseil des ministres. Prisca Thevenot a toutefois renvoyé à plus tard les questions sur les « modalités » de cette mission, sa nature et sa durée.

Le président devrait arriver jeudi 23 mai au matin en Nouvelle-Calédonie et rester une journée sur place annonce France-Info, citant son entourage. Le service presse d’Oudinot a confirmé à Guyaweb la présence dans la délégation de la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, et le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, ex-ministre des Outre-mer qui a notamment géré le dossier calédonien lors de son passage rue Oudinot, sont aussi du déplacement a précisé Gérald Darmanin ce mardi matin lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.

Le directeur de cabinet du président de la République depuis janvier 2024, Patrice Faure, ancien préfet de Guyane (2017-2019), du Morbihan (2019-2021) puis Haut-Commissaire en Nouvelle Calédonie (2021-2023) durant les deux derniers référendums d’auto-détermination dont le résultat – contesté par les indépendantistes kanak pour le second – fut en faveur du non à l’indépendance, sera très certainement de retour sur le Caillou à l’occasion du déplacement présidentiel.

Une semaine après le déclenchement d’émeutes en Nouvelle-Calédonie qui ont plongé le territoire dans une situation insurrectionnelle, le président reprend la main sur ce dossier piloté par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin. Emmanuel Macron part « dans un esprit de responsabilité » a ajouté la porte-parole du gouvernement.

Pour l’instant, les contours de cette « mission » évoquée par Prisca Thevenot ne sont pas précisés. Nous avons contacté par mail et whatsapp le service presse de l’Elysée pour en savoir davantage. Sur son compte X, la ministre Marie Guévenoux a précisé que cette mission est mise en place « pour le dialogue et la reconstruction économique« . Le retour au calme, la reconstruction de la ville-capitale Nouméa et de son agglomération, les plus touchées par les violences, ainsi que la solution politique à la crise actuelle devraient être évoqués.

L’instauration d’une telle mission a été maintes fois demandée par des personnalités politiques (présidents d’exécutifs et parlementaires ultramarins, partis et personnalités locales, même non-indépendantistes, ou encore la présidente de l’Assemblée nationale) ainsi que par la mission d’information parlementaire sur l’avenir institutionnel des territoires ultramarins conduite notamment par le député de Guyane Davy Rimane, président de la délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale.

Amélioration de la sécurité d’après le gouvernement 

« Rétablir le dialogue politique est la seule issue pour envisager l’avenir de la Nouvelle-Calédonie » a souligné la porte-parole du gouvernement. Tout en répétant aux journalistes à plusieurs reprises que « le retour à l’ordre était le préalable à tout dialogue ». 

Sur place, ce « retour au calme n’est pas encore normalisé, mais la situation s’améliore » d’après Prisca Thévenot. Déclenchées la semaine dernière, des violences inédites depuis les années 1980 secouent l’archipel du Pacifique-Sud et en particulier sa ville-capitale, Nouméa. Les violences ont fait six morts (quatre civils et deux gendarmes) en huit jours et des dégâts considérables estimés à plusieurs centaines de millions d’euros.

Lundi 20 mai, à l’issue du troisième Conseil de défense en moins d’une semaine, le chef de l’Etat avait constaté « de nets progrès dans le rétablissement de l’ordre » en Nouvelle-Calédonie. L’exécutif avait à cette occasion décidé de mobiliser « pour un temps » des militaires afin de « protéger les bâtiments publics » et soulager ainsi les forces de sécurité intérieure, selon l’Elysée.

Ce mardi, la porte-parole du gouvernement a précisé que les forces armées en Nouvelle-Calédonie, réquisitionnées sur demande du Haut-Commissaire pour épauler les forces de l’ordre, « ne peuvent se substituer aux forces de sécurité intérieure dans leur mission de maintien de l’ordre » mais contribuent notamment aux ponts aériens et à l’acheminement de l’aide médicale. L’aéroport international de Nouméa, qui devait rouvrir jeudi, reste toutefois fermé aux vols commerciaux jusqu’à samedi matin.

L’état d’urgence, décrété mercredi dernier pour douze jours renouvelables, « n’est pour l’instant pas prolongé » a indiqué la porte-parole du gouvernement ce mardi.

Vers un report du Congrès ?

En revanche, aucune information n’a filtré concernant un éventuel report du Congrès devant entériner la réforme constitutionnelle contestée par les indépendantistes. La porte-parole a renvoyé les journalistes vers le service presse de l’Élysée sur ce sujet. Ce que nous avons fait, sans réponse à ce stade.

Le dégel du corps électoral pour les élections provinciales, acté par le Sénat et l’Assemblée nationale, doit en effet encore être validé par les deux chambres parlementaires réunies en Congrès, « avant la fin juin » a annoncé le chef de l’Etat la semaine dernière dans un courrier adressé aux élus néo-calédoniens. Avec cette date butoir, Emmanuel Macron a posé un ultimatum : un accord global entre indépendantistes et non-indépendantistes d’ici fin juin, ou un Congrès. Une méthode de négociation dénoncée par les indépendantistes qui y voient « un passage en force » de l’Elysée.

De leur côté, les non-indépendantistes, qui ont obtenu ce qu’ils voulaient avec le « dégel » du corps électoral, n’ont aucun intérêt à aboutir à un accord global sur l’avenir institutionnel de l’archipel. Les conditions d’une reprise du dialogue sont donc loin d’être réunies.

Photo de Une : le dernier déplacement d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie remonte à juillet 2023. C’est lors de cette visite que le président avait annoncé son projet de réforme du corps électoral © compte X Elysée

A (re)lire aussi tous les articles consacrés à la contestation en Nouvelle-Calédonie par notre partenaire Mediapart

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2 commentaires

  • Frog

    Un grand merci au contributeur anonyme pour le titre du bouquin  » « De l’inégalité parmi les sociétés : Essai sur l’homme et l’environnement dans l’histoire (Guns, Germs, and Steel: The Fates of Human » me le commande immédiatement !

  • Bello973

    Anonyme, anonyme…c’est juste celui qui te traitait il y a peu de « Matzneff du coin » @gmangier…@Leparanoff. Tu perds vite le fil Frog…

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