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L’Amérique latine, zone à risques pour les journalistes et les leaders sociaux

L’Amérique latine, zone à risques pour les journalistes et les leaders sociaux

Un rapport de la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) présenté cette semaine alerte sur la multiplication des menaces et des assassinats ciblés dans la région.

Selon ce rapport, 22 journalistes ont été assassinés en Amérique latine en 2017 et des dizaines d’autres ont fait l’objet d’intimidations, une grande partie de ces crimes et délits restant dans une « impunité préoccupante ».

Dans de nombreux pays en effet de larges zones sont confrontées à « une violence structurelle où le crime organisé infiltre les institutions étatiques, ce qui fait de l’Amérique latine l’endroit du monde sans guerre le plus dangereux pour l’exercice du journalisme ».

Cela concerne par exemple l’Amérique centrale – le Honduras, le Guatemala – et surtout le Mexique qui avec 17 assassinats de journalistes en 2017 occupe en ce domaine le 2e rang mondial juste derrière la Syrie où 18 journalistes ont été tués l’an passé, la quasi-totalité de ces crimes demeurant impunie.

La situation est également très inquiétante en Amérique du Sud, notamment au Brésil et en Colombie dont le conflit interne affecte les pays voisins, deux journalistes équatoriens et leur chauffeur ayant été séquestrés puis tués il y a deux semaines par des dissidents de l’ex-guérilla des FARC dans une région frontalière.

Les journalistes ne sont toutefois pas les seules cibles des groupes armés qui s’en prennent également aux défenseurs des droits humains, aux militants syndicaux, aux leaders sociaux et aux élus locaux, notamment ceux qui représentent les populations autochtones ou afro-descendantes.

En Colombie par exemple, si les homicides ont diminué « de manière significative » depuis l’accord de paix signé en 2016 entre le gouvernement et les FARC désormais démobilisées, plus de 300 leaders sociaux ont été assassinés dans les zones rurales où des groupes armés – trafiquants de drogue, paramilitaires, milices, dissidents des FARC, guérilla de l’ELN – se disputent le contrôle des terres évacuées par les FARC mais délaissées par l’Etat.

La violence contre les militants et leaders sociaux est également en recrudescence au Brésil, traumatisé par l’assassinat en pleine rue le mois dernier à Rio de Janeiro de Marielle Franco, élue de la « Ville merveilleuse » et défenseure des droits des Noirs, des homosexuels et des habitants des favelas dont elle était issue, connue pour sa dénonciation des abus des forces de l’ordre et des milices qui leur sont souvent liées.

La Commission interaméricaine des droits humains évoque également les exactions et les violences commises par les gouvernements confrontés à des mouvements de protestation, qui par exemple ont fait des dizaines de morts l’an passé au Venezuela et la semaine dernière au Nicaragua où en outre un journaliste a été assassiné.

La Commission dénonce la répression parfois « généralisée » ainsi que l’usage « excessif et souvent disproportionné » de la force publique contre les manifestants, et bien que certains de ces derniers soient parfois eux-mêmes violents elle demande que le droit pour la population d’exprimer son mécontentement soit protégé.

La CIDH souligne enfin le défi que représentent les fake news, « fausses nouvelles » diffusées de manière délibérée et malintentionnée en particulier via internet, le risque étant que les gouvernements y répondent en limitant la liberté d’expression par une régulation excessive des médias voire une « censure massive ».

Cette désinformation visant souvent à influer sur des campagnes électorales, elle est d’autant plus préoccupante que des élections vont avoir lieu cette année dans plusieurs grands pays d’Amérique latine, le Venezuela et la Colombie dès le mois prochain, le Mexique en juillet et le Brésil en octobre.

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