Bien qu’aucune contamination par le variant clade 1b de la maladie Mpox n’ait été recensée en France et que le risque de transmission de la nouvelle souche est considéré comme faible, « il y a de fortes chances que des cas sporadiques apparaissent prochainement » a confirmé le ministre démissionnaire délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, dans une interview à La Tribune dimanche 18 août. Face à la recrudescence de l’épidémie de Mpox sur laquelle l’OMS a alerté le 14 août, «en Guyane, les professionnels de santé sont invités à solliciter l’avis du service de dermatologie du Centre Hospitalier de Cayenne pour tout cas suspect » indique l’Agence régionale de Santé (ARS) dans sa Lettre pro du 20 août.
Selon l’ARS, « l’ Institut Pasteur est en mesure de détecter ce nouveau variant (..) et une vaccination post-exposition sera proposée ainsi qu’une vaccination préventive pour les groupes les plus exposés au virus ». Il faut savoir que ce fut déjà le cas en 2022 lorsque l’épidémie de Mpox s’est propagée dans l’Hexagone et dans les Outre-mer notamment en Martinique, à la Réunion, à Mayotte, en Guadeloupe et à Saint-Martin, selon la synthèse de Santé publique France en 2022. En revanche, cette même année aucun cas en Guyane n’a été déclaré.
Face à la recrudescence de l’épidémie, Gabriel Attal, le Premier ministre démissionnaire, a saisi les Agences régionales de santé pour statuer « sur la conduite à tenir en matière d’actualisation des recommandations sur les populations cibles en vaccination. »
En Guyane, « l’Agence régionale de santé échange sur le sujet avec les professionnels de santé et notamment la pharmacie à usage intérieur, le service de dermatologie et celui d’infectiologie du Centre Hospitalier de Cayenne, l’Institut Pasteur de Guyane et la cellule régionale de Santé publique France » souligne l’ARS dans sa Lettre pro du 20 août, informant qu’ «hier après-midi, une réunion s’est tenue à l’ARS pour faire le point sur le diagnostic, la vaccination et les parcours de soins.»
En outre ce mardi 20 août, l’Agence régionale de santé indique que le Centre Hospitalier de Cayenne (CHC) fera un point sur la vaccination et sur les procédures et filières pour les cas suspects pris en charge par le service de dermatologie et la vaccination réalisée au sein de l’Unité des maladies infectieuses et tropicales (Umit) du CHC.
Les personnes avec des symptômes évocateurs d’une infection par le Mpox, notamment une éruption cutanée, doivent « contacter préférentiellement leur médecin traitant ou un Cegidd (Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic) pour se faire dépister » précise l’ARS.
Quant à la vaccination sur laquelle un point par le CHC sera fait « ces jours-ci », l’ARS explique que «dans l’idéal, le vaccin doit être administré dans les quatre jours après le contact à risque et au maximum quatorze jours ».
Sont concernées par la vaccination les personnes cibles à savoir «les personnes adultes contacts à risque élevé de contracter le virus Mpox [qui] peuvent être vaccinées, incluant les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle« . Il s’agit «d’une vaccination post-exposition, dans une stratégie réactive autour d’un cas confirmé de Mpox.»
Enfin, l’ARS informe qu’ «en septembre, la Haute Autorité de santé (HAS) rendra un avis sur l’intérêt de lancer une campagne de vaccination préventive ou de rappel à destination des populations cibles. Les populations cibles identifiées en 2022 et qui n’ont jamais été vaccinées auront la possibilité de se faire vacciner sans attendre cet avis.» Il s’agit des « hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et rapportant des partenaires sexuels multiples ; des personnes transexuelles rapportant des partenaires sexuels multiples; des travailleurs du sexe et des professionnels exerçant dans des lieux de consommation sexuelle. »
Pour rappel, lors de l’épidémie de Mpox en 2022, le CHC a centralisé les commandes et fournissait les doses aux différents centres de vaccination : centre antirabique du CHC, CDPS, Cegidd de la Croix-Rouge française et du CHOG.
Photo de Une : L’Unité des Maladies Infectieuses et Tropicales (UMIT) au Centre Hospitalier de Cayenne (CHC). Un Secteur à haut risque infectieux (SHRI), qui prend en charge des patients atteints de pathologies hautement infectieuses comme Ebola ou Mpox et qui devra être activé si un cas de Mpox est signalé.
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