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« Guyane, la ruée vers l’or et vers l’argent sale »

« Guyane, la ruée vers l’or et vers l’argent sale »

Dans l’édition du Canard Enchaîné de ce jour, mercredi 7 juin, figure un focus sur la « Guyane, la ruée vers l’or et vers l’argent sale », signé de Jean-Louis Le Touzet. L’orpaillage illégal « pas près d’être éradiqué » y est qualifié d’ « académie du crime organisé » par le procureur général près la Cour d’appel de Cayenne et présenté comme « un fléau » par une source militaire du Volatile.

« Guyane, la ruée vers l’or et vers l’argent sale » à lire dans l’édition du Canard enchainé publié ce mercredi 7 juin 23

On y apprend aussi qu’une conférence « Orpaillage illégal et biodiversité » s’est tenue le 30 mars et que le chef de l’état-major de lutte contre l’orpaillage et la pêche illégale (EMOPI) Damien Ripert a confirmé le nombre de « 8500 garimpeiros dont 80% d’origine brésilienne » qui extraient chaque année « 10 tonnes d’or issues de 350 chantiers et 100 sites primaires », détruisent « 500 hectares » de forêt et déversent « 30 tonnes de mercure ». Cette activité illégale rapporte « 500 millions euros par an »  selon la préfecture de Guyane qui, rappelons-le, ne convie plus la presse à la présentation du bilan annuel des opérations de lutte contre l’orpaillage illégal « Harpie » lancées en 2008 et dont le budget est estimé à « 75 millions » par an (lire l’édition du Canard Enchaîné du 7 juin 2023).

Rencontre entre Lula et Macron les 22 et 23 juin

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva sera en visite à Paris les 22 et 23 juin pour une « réunion bilatérale » avec le président français Emmanuel Macron – qui accueillera en même temps le Sommet pour un « Nouveau pacte financier mondial ». Cette réunion entre Lula et Macron aura sûrement des saveurs amazoniennes. Pour rappel, la Guyane et le Brésil se partagent le poumon Amazonie en proie à la déforestation. Ce sujet était au coeur de la rencontre entre Emmanuel Macron et le cacique brésilien Raoni, fervent défenseur de la forêt amazonienne reçu à l’Elysée dimanche 4 juin.

Néanmoins, pour Maiouri Nature Guyane, cette rencontre entre le chef Raoni et Emmanuel Macron n’est qu’une « lugubre mise en scène du lobby de la biomasse industrielle, visant à camoufler la politique de destruction de la forêt amazonienne en Guyane française », l’association dénonçant « la politique menée par la France en Guyane et notamment la promotion de la déforestation de la forêt amazonienne française, pour alimenter une industrie biomasse non durable. Un modèle de production d’électricité qui, à l’utilisation de biomasse forestière, ajoute la combustion de bois de défriche agricole et de plantations à vocation énergétique menaçant des milliers d’hectares d’espaces forestiers. »

En plus : (re)lire le rapport d’enquête sur la lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane (2021)

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17 commentaires

  • Frog

    En attendant de recevoir le palmipède par la poste et ayant pris connaissance du rapport bien tardivement, je m’étouffe : Aucune allusion sur les multiples complicités bien de chez nous , dans ce torchon, Adam blâme les brésiliens, ça rappelle furieusement les épisodes Jean Bena and co sur le Maroni (FF serait bien inspiré de proposer des liens à chaque articles)
    Rapport destiné à enfumer le pekin moyen, et « blanchir » tous les copains du fleuve.

  • Bello973

    A propos de Jean Béna…et des acoquinements bien de chez nous.

    http://www1.rfi.fr/actufr/articles/022/article_12090.asp

    « L’Etat se retrouve surtout face à un homme qu’il a longtemps adoubé. L’ancien préfet, Dominique Vian ne lui avait-il pas délégué certaines prérogatives en matière de chasse aux clandestins ? Martin Jaeger concède : «Il a longtemps été l’interlocuteur du fleuve et jusqu’à récemment avec monsieur Masse (…) » ( FF 2001)

  • Bello973

    Ceci-dit, les complicités locales ne suffisent pas à justifier l’échec patent de l’Etat depuis plusieurs décennies sur cette question. Le plus gênant dans cette défaillance, c’est ce qu’elle sous-entend fatalement en terme d’abandon des citoyens locaux, qui n’ont pour l’immense majorité rien à voir avec les Jean Bena and co.

  • Frog

    En 2005/2006 je ne suis plus très sûr, était organisé un colloque pour dénoncer l’orpaillage en Guyane et notamment ses effets néfastes sur les amérindiens…
    Étaient invités Chantal Berthelot et « l’excellent » JP Ferreira, qui à la question: « pourquoi qu’en tant qu’élus autochtones on ne vous entend jamais évoquer le problème de l’orpaillage » les deux compères avaient «  mouché » leur interlocuteur ( moi même) lui rétorquant qu’un métropolitain n’étant que de passage ne pouvais poser la question, eux devaient « composer » avec leurs compatriotes…ils se sont poilés et congratulés 2 minutes jusqu’à ce que Odile Farjat de blada.com leur fasse remarquer que dans le public il n’y avait que des blancs, électeurs de surcroît.
    Les deux farceurs ont quitté la salle tête basse.
    C’était il y a plus de quinze ans.

  • Bello973

    Convenez au moins que ce genre de crispations et guéguerres identitaires, d’un côté comme parfois de l’autre, ne permettent absolument pas d’éluder les carences fondamentales de notre Etat (volonté et moyens insuffisants) sur le sujet. Encore une fois, la faillite et la responsabilité spécifique et symbolique sont telles, que toute tentative quasi ubuesque s’échinant dans la recherche d’obscures boucs émissaires non-régaliens, en devient fatalement troublante.

    Et au passage, l’article du Canard enchaîné, mais aussi des rapports de commissions sénatoriales, ou du WWF,…précisent également la dimension essentiellement brésilienne liée à cette problématique de l’orpaillage clandestin en Guyane. Dés lors, utilisez-vous également, le terme de « torchon » à l’encontre de ces écrits n’émanant pas de députés locaux, mais décrivant pourtant exactement le même constat banal, énoncé dans ce rapport officiels des travaux parlementaires qu’ils ont présidé? Et in-extenso, êtes vous donc insultant (torchon) envers les productions institutionnelles en général, ou seulement lorsque qu’elles impliquent des parlementaires locaux? Posez-vous la question, car vous seriez dés lors possiblement victime d’un travers finalement assez proche, de celui qui stigmatise d’emblée le «métropolitain» de passage.

    https://www.senat.fr/rap/r20-295/r20-295-syn.pdf
    https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2018-06/180613_Rapport_Lutte_orpaillage_illegal_Guyane.pdf

  • Bello973

    Qu’un apparenté au mouvement LREM (tendance plutôt libérale, voir néolibérale de droite) tel que l’ancien député de la deuxième circonscription, profite d’une commission pour mettre en avant l’antienne opportunément productiviste, selon laquelle une exploitation légale renforcée permettrait de supplanter l’exploitation illégale. Franchement aucune surprise et nulle infamie, car nous sommes en démocratie. Qu’il puisse même éventuellement y avoir là-dessous une possible arrière pensée intéressée,…vu le florilège d’élus ou responsables macronistes soupçonnés à ce jour de prise illégale d’intérêts par la justice (notre ex-député n’étant cependant pas dans ce cas de figure) il n’y aurait pas non plus de quoi tomber des nues.
    Mais, de là à qualifier de « torchon » le rapport de cette commission constituée d’une trentaine de députés, recensant les observations et propositions diverses et variées de nombreux autres intervenants (dont le Préfet). Encore une fois, j’ai un léger doute sur cette manière de foncer tête baissée dans la caricature: employer un terme insultant à propos d’un rapport de commission de l’AN, au seul motif de l’individualité locale qui la préside. Ce genre d’excès verbal extrême, ça alimente fatalement l’impression d’un détournement d’attention. Hystériser et hurler plus que de raison à la sournoiserie du local, pour couvrir l’incurie pourtant indiscutable du régalien national. Une autre coutume récurrente qui a de toute évidence ses fervents adeptes locaux. S’il vous faut absolument d’autres coupables anecdotiques, c’est là aussi une autre forme de complicité-complaisance endémique, pouvant il me semble expliquer en partie le marasme qui perdure par ici.

  • Morvandiau

    « Qu’un apparenté au mouvement LREM (tendance plutôt libérale, voir néolibérale de droite) tel que l’ancien député de la deuxième circonscription, profite d’une commission pour mettre en avant l’antienne opportunément productiviste… »

    Ah.
    Et que dites vous de nos deux députés de gauche qui soutiennent encore plus ardemment l’orpaillage légal ? Ils demandent même la reprise systématique des chantiers illégaux par les légaux, affranchissant ainsi la profession du cadre légal de demande de permis et ouvrir la voie vers encore plus de collusions entre clandos et légaux.
    Et que dites vous de votre idole, le député Castor qui va à Oiapoque soutenir les politiciens de l’Amapa à forcer le gouvernement Lula à autoriser l’exploitation pétrolière, en sachant comme vous et moi que les conglomérats pétroliers au brésil sont d’énormes machines à corruption ?
    Notre député – qui se pavane à la fête de l’Huma hein – dénonce, au nom de la Guyane Française, qu’une agence environnementale (ibama) s’oppose à l’exploitation pétrolière en raison des atteintes à la biodiversité et aux bassins de vie des peuples autochtones de la région et vous ne dites rien ?
    Vous me faites donc doucement rigoler mon cher Bellod avec votre posture anti-libérale, qui est visiblement en pâte à modeler.
    Vous voyez la paille mais pas la poutre, aussi gigantesque soit elle !

  • Bello973

    Ne soyez pas à ce point binaire Morvandiau…Frog évoquait le cas spécifique de notre ex-député LREM, mais l’un n’exclut pas l’autre. Les deux députés de gauche locaux, ont bien également une posture plutôt productiviste, assez peu encline au grand virage écologique. Un peu comme un Roussel (PCF) prônant le maintien et voire même le développement du nucléaire en France (tout comme LREM).
    La différence en principe, c’est que les néolibéraux type LREM privilégieront volontiers une production bénéficiant à des intérêts privés, là ou les productivistes de gauche plaideront généralement pour une production collectivisée (ce fut d’ailleurs aussi le cas de Taubira lorsqu’elle fut députée). Bref, c’est certain les gauchistes ne sont pas tous des écolos, ouvrez-donc un peu vos chakras!

  • Morvandiau

    « là ou les productivistes de gauche plaideront généralement pour une production collectivisée »
    En l’occurrence, l’orpaillage n’est absolument pas une production collectivisée.
    Mais vous tentez quand même de convaincre en disant que nos députés soutiennent l’exploitation de l’or au motif que c’est du productivisme collectif parce qu’ils sont étiquetés de gauche, et que lorsqu’il s’agit d’un député de droite, c’est de l’opportunisme néolibéral ?
    Vous êtes impayable !

  • Bello973

    Vous avez sans doute oublié, c’était la proposition de Taubira il y a au moins une quinzaine d’année, dans l’un de ses rapports. Une collectivisation de la production aurifère locale sous l’égide de la Région (à l’époque). Ça doit pouvoir se retrouver.
    Et à mon avis Castor est assez proche de cette philosophie, quoique lui attaque plus largement la chose (et toutes les autres) sous l’angle de la collectivisation du foncier réclamé à l’Etat.

    Et puisque cela vous avait apparement échappé. Pour vous en convaincre…
    https://www.guyaweb.com/actualites/news/societe/nickel-tresor-kanaks-projection-signee-mdes/

    Et donc, oui à tout prendre un productivisme (de gauche) sur une base collectiviste me semble plus louable qu’un autre fondé sur une logique néolibérale, profitant aux grands groupes privés. C’est bien cela la définition de l’opportunisme… L’opportunité pour des intérêts privés, plutôt que pour la collectivité. Le néolibéralisme c’est donc toujours de l’opportunisme, puisque avec cette logique économique, les profits et superprofits s’accumulent dans les mains de quelques opportunistes, plutôt que, dans celle de la collectivité. Je ne comprends pas en quoi la nuance vous échappe. Elle est pourtant évidente.

  • Morvandiau

    Je ne suis pas, mais alors pas du tout certain que le MDES veuille transposer à la Guyane ce qui ce fait en Calédonie : que l’exploitation du sous sol soit confiée aux peuples autochtones.
    Ne me dites pas que vous croyez à cela. Ou alors vous faites usage de la même mauvaise foi que celle du MDES ce jour là.
    Je ne sais pas si vous étiez présent à cette projection, mais l’explication par les cadres du MDES qui a suivi était la suivante : si les Kanaks peuvent revendiquer l’exploitation de leur sous sol, alors nous Guyanais, nous pouvons en faire de même.
    Bien entendu, tout le monde a exulté sans voir la malhonnêteté du principe.
    Sauf qu’après ce petit moment d’euphorie où la fièvre de l’or, a explosé tous les thermomètres, un certain Christophe Pierre présent dans la salle, s’est levé pour juste rappeler que les Kanaks sont les peuples autochtones de Calédonie, et qu’en Guyane, ce sont les peuples amérindiens et eux seuls.
    Il y a eu un petit moment de flottement, même des jurons murmurés.
    Bien entendu, cela n’a pas cassé l’ambiance, ni même l’allongement dentaire des artisans orpailleurs présents dans la salle qui sont pour la plupart de fervents autonomistes.
    Castor a lancé un « les amérindiens sont aussi des guyanais » dégoulinant d’hypocrisie tout comme les « mais oui » de l’assistance, qui a suffit a dissiper rapidement le malaise.

    Et vous, vous voilà donc séduit par l’idée portée par ces personnes d’un orpaillage de la Guyane au détriment des autochtones, dès lors qu’il est présenté comme collectiviste, louable et noble principe de gôche ?
    C’est votre droit.

  • Bello973

    Pas du tout séduit, mais peut-être parce que j’appartiens à une frange de la société pouvant aisément se permettre d’adopter une position très conservatrice vis-à-vis de l’environnement, tout comme une certaine approche philosophique plutôt décroissante. Une position qui n’a cependant rien d’extrémiste, tant je conçois que mes concitoyens plus soucieux des enjeux économiques, puissent succomber à la tentation, dans une région effectivement gangrenée par la précarité. Le débat politique et le compromis démocratique est donc autorisé, y compris avec le mdes.

    Sinon, vous êtes à nouveau dans le fourvoiement en ramenant de façon aussi binaire le sujet à l’autochtonie. Le respect des droits autochtones implique sans nul doute un certain niveau de garantie et une certaine superficie foncière (conséquente) de préservation. Restant à préciser et consolider. Et c’est un enjeux très important, surtout pour les tenants de la préservation environnementale, dont je suis. Mais les autochtones ne revendiquent certainement pas l’intégralité du foncier Guyanais. Au-delà des «terres autochtones» préservées, le reste du territoire demeurera donc ouvert aux enjeux et batailles politiques, quant à son degré d’exploitation/préservation. Les productivistes, sur toute la largeur du spectre gauche-droite appuieront dans un sens, et inversement les écolo-compatibles dont je suis, dans l’autre. Et oui, quitte à perdre plus ou moins des batailles dans le compromis inévitable, il vaut bien mieux je pense que les choix productivistes qui d’aventure l’emporteraient, soit gérés collectivement par tout le peuple vivant sur place, celui là-même qui subirait directement les conséquences de ses choix. Le mdes est bien sur cette ligne, il prend donc avant-tout en exemple le peuple Kanak pour son choix d’auto-détermination. Mais comme le rappelle Christophe Pierre lui-même, un autochtone n’est pas plus guyanais, que n’importe quel autre habitant de la Guyane. Donc en matière d’auto-détermination, en l’occurrence dans le cas de la gestion des ressources locales par le peuple local, le périmètre de ce dernier ne se limiterait certainement pas aux seuls autochtones. La nuance évidente résidant cependant dans la prise en compte des droits des peuples autochtones comme facteur limitant (au nom de la réparation et du respect des modes de vies traditionnels des minorités) du champ de décision du peuple local dans sa globalité.

    Et au passage, libre aussi à vous éventuellement, de préférer vous en remettre aux choix d’intérêts capitalistes «bienveillants», du genre de ceux qui sévissent du côté de prospérité, plutôt qu’à ceux décidés démocratiquement par le peuple local. A chacun ses idoles.

    Enfin, s’agissant de ces personnes qui agiteraient au détriment des autochtones que vous semblez pointer du doigt, si vous faites bien références au MDES… je suis au regret de vous signaler que d’autres avis issus des rangs autochtones, vont sérieusement à rebours de votre tentative:

    « Je ne vous cache pas qu’au début j’avais énormément d’hostilité, énormément de méfiance, énormément d’apriori,………et moi, je vais être honnête avec vous, pour le moment, dans le paysage guyanais, je trouve que c’est le seul parti (le MDES) qui nous écoute et qui nous respecte. » Christophe Pierre – mars 2023 – au congrés du MDES.

    D’où ma question, considérez-vous que Christophe Pierre soit subitement devenu un abruti sans cervelle, manipulé par Castor? Ou prenez-vous en compte son attitude et sa parole, lorsqu’il se rapproche à ce point d’un parti, qui effectivement abrite en son sein de vrais partisans de l’exploitation du sous-sol? Moi j’y vois plutôt un sérieux atout pour ramener ce parti vers des positions écologistes plus consensuelles. Ce qui je pense ne ferait que le renforcer,…et c’est peut-être bien cela qui vous effraie le plus?

  • Morvandiau

    Christophe Pierre est ouvertement en quête d’un mandat politique. Il est bien possible qu’il voit une opportunité à se rapprocher d’un parti qui se revendique curieusement décolonialiste sans aucun colonisé en son sein, et ce depuis sa création.
    Tout autochtone qu’il est, en s’engageant en politique, il a fait le choix de faire de grosses concessions idéologiques pour exister et de faire preuve d’un opportunisme qui est déjà peu apprécié chez les premières nations. Et le MDES, mine de rien, est en train de se faire éclipser, consécutivement à la montée du mouvement autochtone, qui a lui toute légitimité pour s’exprimer sur des sujets que le MDES s’était approprié, dans une certaine imposture il faut bien le dire. S’approprier cette légitimité par l’intermédiaire de M. Pierre sans faire de lui une potiche utile ne va pas être une mince affaire.
    L’avenir dira combien de temps ces antagonismes se supporteront.
    Quand à « ramener ce parti vers des positions écologistes plus consensuelles », la toute récente prise de position de Castor contre les peuples autochtones et la biodiversité de l’Amapa et son soutien pour une multinationale de l’industrie pétrolière sont clairement à l’opposé des valeurs de M. Pierre (et de vos espoirs), qui semble-t-il devra certainement avaler des kilomètres de couleuvres, pour le coup humiliantes tant l’orientation prise est Bolsonariste.

  • Bello973

    Je ne vois pas trop en quoi l’évolution statutaire serait un sujet sur lequel les organisations des peuples autochtones auraient plus de légitimité que le mdes. Christophe Pierre est pour l’évolution statutaire, et c’est sans doute pour cela qu’il se rapproche de ce parti précurseur en la matière. Quant à l’accès au foncier privé de l’Etat représentant 90% du territoire. Pareil, en quoi serait-ce un sujet réservé aux seuls amérindiens? Vous ne seriez pas un peu sectaire sur les bords?

    « Tous les Guyanais ont le droit d’accéder à la terre »
    Christophe Pierre. Mars 2024.Congrés du MDES

    Prenez donc exemple sur des autochtones qui ont les idées larges. Au lieu de n’y voir que de l’opportunisme politique et du calcul identitaire. Vous avez une bien triste conception du vivre ensemble.

    Sinon, je ne sais pas Si Castor soutient Petrobras (dont l’Etat Brésilien reste actionnaire majoritaire) comme vous le dite de façon rhétorique. En tout cas il reste bien sur sa ligne gauchiste de gain collectivisé: « ….La question de l’utilisation des profits pétroliers pour aider les régions pauvres de l’Amapá a été soulevée. Un front se forme, réclamant l’accès à ces richesses pour la population. Si la Guyane n’obtient pas une large autonomie avec un pouvoir législatif local, nous serons marginalisés dans cette lutte géostratégique. Nous devons agir pour, maîtriser, protéger nos ressources et assurer notre développement. Nous devons également trouver un équilibre avec les enjeux environnementaux. C’est notre futur qui est en jeu… ». JV.Castor.

    Et lorsque vous arguez ainsi de la question des droits autochtones pour justifier d’un principe catégorique de non développement productiviste, vous vous servez aussi d’eux pour défendre un positionnement politique (écologiste en l’occurrence). J’ai beau partager l’objectif de préservation environnemental, j’avoue être gêné par ce genre d’instrumentalisation. Vous faites exactement ce dont vous accusez le mdes. Tout comme cette façon d’évacuer derechef la problématique de pauvreté générale, demandeuse de ressources. Une posture de nanti bien loti il me semble. Tant que vous ne proposez rien d’autre à la place aux 52% de locaux sous le seuil de pauvreté, c’est aussi une prise de position intransigeante contre la moitié du peuple guyanais vivant dans la précarité. Aucun souci avec ça?
    Le dilemme développement économique versus préservation environnementale soulève un débat légitime, en particulier dans les pays pauvres tels que la Guyane Française. Les peuples autochtones sont aussi victimes du chômage et de la hausse du coût du carburant importé de Norvège (sans trop d’égard pour les Samis). Vous êtes donc bien présomptueux de parler et de trancher à leur place dans ce dilemme. En supputant d’ailleurs une position univoque fatalement essentialisante. Et encore une fois, la biodiversité et l’environnement guyanais sont le bien te tous, pas seulement des amérindiens, vous l’oubliez constamment. Condamner le développement pétrolier peut donc éventuellement être une posture politique louable, en faire un instrument de guérilla identitaire, pour monter les uns contre les autres, beaucoup moins… Il vaut mieux faire confiance à Christophe Pierre et Eline Grand-Emile, pour convaincre leurs amis du mdes, de ne jamais devenir aussi bolsonaristes que les norvégiens… (moi aussi j’aime la caricature). L’avenir nous le dira en effet.

  • Morvandiau

    Vous avez absolument raison.
    A présent je vois la menace du chômage chez les autochtones et l’étoile rouge qui nous guide vers un avenir d’abondance et de richesse.
    Merci.

  • Bello973

    Binaire un jour, binaire toujour…

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