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Le défi d’éliminer le paludisme

Le défi d’éliminer le paludisme

Eliminer le paludisme sur la commune de Saint-Georges de l’Oyapock, c’est la mission que se sont lancés des chercheurs de l’Institut Pasteur et des médecins du centre hospitalier Andrée Rosemon en lien avec l’association de santé commune DAAC.

“Elimalar”, pour “Elimination de la malaria en Guyane”, est le nom du projet qui se déroule durant deux ans dans l’Est de la Guyane à Saint-Georges de l’Oyapock, ville transfrontalière avec Oiapoque au Brésil, touchée par le paludisme. Cette maladie, provoquée par une infection du sang par un parasite microscopique (Plasmodium), est transmise dans notre région par Anopheles darlingi, moustique nocturne et sauvage.

Carte du risque de paludisme en Guyane – 2018 (évalué sur les données épidémiologiques 2017) – Source : ARS

En Guyane, les efforts menés pour lutter contre le paludisme ont conduit à une réduction considérable du nombre de cas enregistrés chaque année, “de plus de 4500 cas en 2005 à environ 600 cas en 2017” a indiqué Lise Musset, pharmacienne et responsable du laboratoire de parasitologie de l’Institut Pasteur de Guyane, qui coordonne le projet Elimalar en lien avec le Dr Emilie Mosnier, infectiologue, et le Pr Félix Djossou, infectiologue et professeur des Universités.

Cette maladie transmise sous deux formes, le Falcifarum  potentiellement mortel, ou le Vivax est présente dans notre région, essentiellement le long des deux fleuves frontière et dans les communes de l’intérieur. Quelques foyers sur le littoral sont également connus et contrôlés, mais restent en dehors des villes.

Le Vivax qui peut subsister sous une forme dormante (« hypnozoïte ») dans les cellules du foie de l’homme et provoquer des  rechutes tardives s’il n’est pas traité, touche la commune de Saint-Georges de l’Oyapock.

“L’étude PALUSTOP destinée à dépister les personnes porteuses du paludisme mais aussi à les traiter a démarré à Saint Georges de l’Oyapock et a pour but final d’essayer d’éliminer le paludisme dans les quartiers ou il est encore présent  : Crique Onozo, Espérance, Trois palétuviers, Blondin et Savane” explique Emilie Mosnier, infectiologue quotidiennement en contact avec des malades dans l’intérieur du territoire et sur les fleuves. Au total plus de 1500 personnes de cette commune habitant les quartiers les plus impactés par le paludisme seront interrogées sur les connaissances de la maladie, dépistées et traitées si besoin.

“La solution ne peut venir que de la population et des soignants afin de trouver la meilleure stratégie pour éliminer le paludisme” affirme l’infectiologue.

Le financement du projet Elimalar est de 1,3 millions d’euros et il est porté par l’Institut Pasteur, centre national de référence du paludisme et également centre collaborateur de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la surveillance des résistances aux antipaludiques. L’objectif final est de mieux lutter contre cette maladie, la malaria en Guyane.

Dans notre environnement géographique, on recense : 90% des cas en Amazonie brésilienne, 406 000 cas au Vénézuéla en 2017, 9900 cas au Guyana en 2015 et 80 cas au Suriname en 2017.

Comment se protéger du paludisme  ?

 

Se protéger des moustiques:

  • dormir sous une moustiquaire imprégnée (ou dans des chambres fermées et climatisées);
  • porter des vêtements larges et couvrants;
  • utiliser des répulsifs cutanés à la tombée de la nuit et au petit matin (en suivant les indications des producteurs)  ;
  • équiper les habitations de moustiquaires aux portes et fenêtres.

Consulter le médecin et prendre un traitement préventif (chimio-prophylaxie,  exemples : atovaquone-proquanil, mefloquine, doxycycline).

 

Les principaux symptômes sont les suivants : une fièvre, des maux de tête, des frissons.

Ces symptômes peuvent être accompagnés de maux de ventre, nausées, diarrhées. Des cycles typiques alternant fièvre et tremblements avec transpiration intense peuvent alors survenir : c’est  « l’accès palustre ».

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