En dépit de sa condamnation en appel à 12 ans de prison l’ancien chef d’Etat brésilien garde sa position de favori pour l’élection présidentielle d’octobre prochain.

Un sondage réalisé en début de semaine par l’institut Datafolha et publié par le quotidien Folha de São Paulo indique que Lula reste le candidat de loin le mieux placé dans les intentions de vote pour le scrutin présidentiel, auquel il entend se présenter en dépit de la lourde peine à laquelle il a été condamné pour corruption et blanchiment d’argent (Guyaweb du 24/01/2018).

Selon ce sondage, le premier réalisé depuis la confirmation et l’aggravation en appel de sa condamnation, l’ancien président reste crédité d’une large avance sur son principal concurrent, l’ultra-conservateur Jair Bolsonaro, aussi bien au premier tour de l’élection présidentielle – 34 à 37 % des intentions de vote pour Lula contre 16 à 18 % pour Bolsonaro – qu’au second tour – 49 %  contre 36 %.

Mais la condamnation en appel de Lula entraîne de fait son inéligibilité et pourrait l’envoyer en prison à brève échéance, alors qu’il est l’objet de plusieurs autres enquêtes judicaires pour des faits présumés de corruption et trafic d’influence qui lui ont déjà valu la confiscation de son passeport et donc l’interdiction de voyager à l’étranger (Guyaweb du 26/01/2018).

L’ex-chef de l’Etat (2003-2010) âgé de 72 ans reste néanmoins déterminé à user de tous les recours légaux pour retarder une éventuelle incarcération et être en mesure de se présenter à l’élection d’octobre prochain, qui en cas de victoire lui assurerait l’immunité liée à la fonction présidentielle.

Il continue également de dénoncer les procédures judiciaires à son encontre comme relevant d’une persécution politique destinée à l’empêcher de revenir au pouvoir, des accusations relayées par le Parti des Travailleurs dont il est le candidat mais fermement rejetées cette semaine par la présidente du Tribunal Suprême Fédéral, plus haute instance et ultime recours du système judiciaire brésilien.

Si Lula était absent du scrutin présidentiel le sondage de Datafolha place en tête du premier tour le sulfureux Jair Bolsonaro, ancien officier nostalgique de la dictature militaire en place de 1964 à 1985, ouvertement sexiste, xénophobe et raciste, violemment hostile aux droits des homosexuels et à l’avortement mais fervent partisan de la peine de mort, qui axe sa campagne sur la lutte contre la corruption et la délinquance endémiques que connaît le Brésil.

Au second tour Jair Bolsonaro serait toutefois devancé par l’écologiste et évangéliste Marina Silva, ministre de l’Environnement durant la présidence de Lula avant de prendre ses distances avec lui, déjà candidate aux scrutins présidentiels de 2010 et 2014 qui avaient été remportés par la dauphine de Lula, Dilma Rousseff, destituée en 2016.