Le président de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG), Rodolphe Alexandre, répond aux critiques de l’ancien – et éphémère – Premier ministre Bernard Cazeneuve sur la gestion de la crise sociale de mars-avril dernier, relatée dans le livre de ce dernier, «Chaque jour compte», qui évoque son passage à Matignon (décembre 2016 – mai 2017) et qui vient de paraître aux éditions Stock.
Bernard Cazeneuve avait d’abord tenté de jouer la carte de l’apaisement lors de la longue crise sociale qu’a connue la Guyane, en envoyant une délégation interministérielle pilotée depuis Matignon.
Selon le quotidien France Guyane qui a dévoilé ces pages portant sur le mouvement social, Bernard Cazeneuve critique la gestion locale de la crise: le climat d’irrationalité entre le Kolectif Pou Lagwyiann Dékolé (KPLD) – dont certains membres sont qualifiés «d’extrémistes» – et la délégation interministérielle, la communication «ambigüe» des élus locaux notamment celle de Rodolphe Alexandre qui avait refusé de signer le Pacte d’Avenir en affirmant ne pas vouloir «brader la Guyane», le retrait des élus locaux des négociations, la marche du 28 mars qualifiée de «forte mobilisation» mais pas d’historique, les 1,085 milliard pour le plan d’urgence et le refus d’accorder les 2,5 milliards supplémentaires…
Les propos de l’ancien Premier ministre ont été passés au crible par Rodolphe Alexandre, qui a réagi par voie de presse.
Le président de la CTG revient d’abord sur le feuilleton du Pacte d’Avenir, qualifié de «coquille vide qui aurait été présentée à la population guyanaise, tant ce que proposait le Gouvernement de l’époque, dans ce pacte, n’était que reprise de plans État-Région déjà existants, ou verbiage qui conduisait à tout sauf à des mesures concrètes ».
En outre, Rodolphe Alexandre «regrette que Bernard Cazeneuve, en se focalisant sur un communiqué, et en sous estimant l’ampleur de la marche du 28 mars, ne cherche qu’à occulter une gestion de crise calamiteuse et à minimiser non seulement la souffrance des Guyanais, mais également le mépris avec lequel la Guyane a été traitée durant tant d’années. Une tentative peu appréciable.»
Pour enfoncer le clou, le très « Macron compatible » président de la CTG «invite Bernard Cazeneuve à constater aujourd’hui, jour après jour, la différence entre son gouvernement qui a permis des sabotages de cabinets contre la Guyane, et un gouvernement actuel qui préfère dialoguer et analyser point par point pour aboutir à de véritables résolutions profitant aux intérêts des Guyanaises et des Guyanais.»
2 commentaires
Et un p’tit léchage de bottes en conclusion.
Pourquoi léchage de bottes ? C’est aussi une réalité, au moins dans les discours. Pour les actes attendons un peu. Mais en considérant aujourd’hui l’état comme un partenaire, et non pas, comme cela le fut pendant de nombreuses années, comme un adversaire, avec parfois de bonnes raisons, la donne va peut-être finir par changer. C’est ce que nous pouvons nous souhaiter de mieux pour 2018…